Essai Porsche 911 GT2 RS: une classe à part
Les turbos sont plus gros et un nouveau système de refroidissement asperge d’eau les intercoolers lorsque la température atteint un niveau élevé afin de maintenir une température optimale pour l’air compressé admis. Porsche s’est naturellement prêté à l’exercice du record sur la Nordschleife et claque un record anthologique en 6’47”25
Nous ne sommes pas dans l’Eiffel mais dans les alpes grisonnes, et mon esprit est occupé à 110% par la découverte de cette GT2 RS. Il faut un solide registre de superlatifs pour décrire les accélérations. La poussée est massive, physique, accompagnée d’un volume sonore omniprésent, rauque, presque guttural, une octave au-dessous d’une GT3, avec des claquements secs à chaque lever de pied. Du baquet, les chuintements, sifflements et bruits de plomberie sont absents. La sonorité est superbement organique, animale. Les reprises sur le deuxième rapport en sortie d’épingle sont particulièrement saignantes, surtout si l’on prend garde à mettre un filet de gaz le plus tôt possible pour endiguer le lag.
Porsche annonce une pression de suralimentation maximale de 1.55 bars, mais je n’ai pas vu plus de 1.1 bars sur l’écran LCD multifonction de droite. La mise en vitesse est telle qu’il est problématique de quitter la route des yeux sur les rapports courts. L’exercice d’une reprise de 1500 t/min sur le 4ème rapport sur un plus long rectiligne donne plus de temps pour observer la mise en pression des turbo, mais la vitesse atteinte alors qu’ils se mettent à souffler à pleines bronches ferait le bonheur de la presse de boulevard et ses titres sensationnalistes. Et la poussée est inlassable, jusqu’à l’intervention du rupteur à 7200 t/min.