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Essai Porsche 911 GT2 RS: une classe à part

Essai Porsche 991 GT2 RS

La virtuosité de la GT3 force l’admiration, la GT2 impose le respect. La GT3 suscite la verve, la GT2 requiert courage. Le challenge de pilotage est intrinsèquement différent. D’un côté, la finesse, l’exploitation maximale des performances châssis et moteur. De l’autre, un potentiel de performances énorme, intimidant. Toute automobile capable d’accélérer de 0 à 200 km/h en 8.3s doit imposer un immense respect. Depuis la 996, les GT2 traînent une réputation de faiseuse de veuve que je trouve, en l’occurrence, injustifiée. La voiture n’est pas scabreuse, mais elle est exigeante et pousse vers une conduite plus hachée, moins fluide que sur une GT3. Elle est également plus à son aise sur des tracés plus roulants où le formidable coffre de son 3.8L biturbo peut étaler toute sa superbe.

Essai Porsche 991 GT2 RS

Ramenée à la civilisation des bourgades de vallée, des panneaux 50 km/h généralisés, la GT2 RS reprend la personnalité d’une 911, compacte, facile, maniable et docile. L’amortissement reste ferme sur les inégalités mais le filtrage secondaire très prévenant. Même dans cette livrée Argent GT relativement discrète, la voiture fait retourner le quidam sur son passage.

Les tarifs de la 911 GT3 ont pris l’ascenseur pour atteindre CHF 202’500 pour ce qui demeure la seule ligne de GTs intrinsèquement et rigoureusement pistardes du marché, livrables d’usine avec arceau cage, harnais 6 points et une définition capable d’encaisser une utilisation sur circuit soutenue. Est-ce que la différence avec la GT3 RS et ses CHF 258’200 est justifiable ? Pas sur la base de simples critères rationnels. La beauté de l’objet et son exclusivité jouent un rôle primordial.

Que dire donc des 370’900 CHF de la GT2 RS ? Rien. Ou aussi peu qu’au sujet d’autres objets ou services d’exception. C’est le prix que la clientèle est prête à payer pour s’offrir des sensations d’exception, une expérience de pilotage d’une extrême exigence, et une enveloppe de performance sur piste qu’aucune autre voiture homologuée n’a offert jusqu’ici, chronomètre en mains. Pour ce segment d’amateurs, la GT2 RS a toute sa raison d’être et strictement aucune concurrence.

Essai Porsche 991.2 GT2 RS

Le retour à une GT3 RS met en lumière ses dons, mais aussi sa relative facilité et le manque de couple de son 4.0 litres atmosphérique. Malgré ses admirables qualités, le simple fait de devoir cravacher son moteur, de devoir tomber deux rapports pour effectuer un dépassement au scalpel, ne lui donne pas le même caractère dominant et souverain. Pour le pilote averti libéré de contingences budgétaires, le choix de la GT2 RS est devenu à la lumière de cet essai passionnément compréhensible.

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