Essai Lamborghini Huracan Evo: inoubliable
Le bouton de démarrage logé sous un clapet rouge comme la gâchette d’un avion de chasse est un peu too much, mais que dire du son qui emplit la cabine dès que le V10 s’ébroue ? Purement addictif. Un concentré d’opiacée automobile. Sublimement distinctif, riche comme un grand vin toscan, texturé comme l’écorce d’un cyprès, il a tellement plus de charme que le ronronnement monocorde d’un V8 à vilebrequin plat.
Ces vocalises si caractéristiquement enrouées invitent des comportements coupables, comme de descendre plusieurs rapports dans chaque tunnel. Et dieu sait que la variante di Valico qui nous mène à Florence regorge d’opportunité de retomber dans l’adolescence.
Aussi addictive et ludique qu’ils fussent, les gargarismes du 5.2 FSI finissent par saouler sur long trajet autoroutier, et la fadeur du mode strada amène un calme bienvenu pour ne pas arriver à destination avec la tronche en choux-fleur. L’amortissement demeure ferme, mais le volume sonore est nettement moins envahissant.