Best of 2018: avant la révolution automobile
Nous attendions plus de la Cadillac CTS-V, mais une fiche technique peut être trompeuse. Plus abordable que ses concurrentes allemandes, elle n’offre pas le même niveau de prestations, surtout si on la considère comme une candidate à bouffer des kilomètres 365 jours par an. Le plus dommage est sans doute qu’elle ne compense pas ce relatif manque de polyvalence par le caractère de dragster que son esthétique suggère.
L’Audi RS4 Avant B9 est un excellent millésime, avec un retour réussi au V6 biturbo. Les performances réelles et l’agrément sont en forte hausse, et font rapidement oublier le V8 4.2 FSI. Seul regret, l’absence d’une touche RS plus affirmée pour renforcer le contraste avec la S4 Avant. Nous attendions plus de l’Audi A8, notamment dans le registre des aides à la conduite. Le système mild hybrid est par contre réussi.
La commercialisation du Model 3 de Tesla (notre essai) s’est transformée en feuilleton industriel en 2018, une attention discutable tant le produit n’est, somme toute, remarquable que par sa faible consommation électrique. Très mal suspendu à sa sortie, encore sujet à des aléas de qualité inquiétants, le Model 3 débarquera en Europe début 2019 alors que la promesse de l’électrique à 35’000$ reste arlésienne.
Autre objet de buzz, l’Alpine A110 est devenue une obsession franco-anglaise. Notre essai dans les alpes suisses a confirmé les bonnes qualité de la berlinette constatées à son lancement, mais également son amortissement beaucoup trop souple qui se traduit par des mouvements de caisse exagérés et nuit à la précision. L’Alfa Romeo 4C Spyder a évolué dans son comportement mais reste très brute et approximative. Le comportement de la 718 Boxster GTS n’a, lui, rien d’approximatif, mais le 4 cylindres boxer, tout coupleux qu’il est, ne parvient pas à faire oublier les flat six d’antan.
La Porsche 911 GT2 RS mérite la plupart des superlatifs qui l’accompagnent. Elle se pose en complément parfait à la GT3 RS, opposant la brutalité impressionnante de son flat six biturbo aux montées en régimes vertigineuses du 4.0 litres atmosphérique. Deux conceptions presque diamétrales du pilotage, la force contre la finesse.
Nous avons également eu le privilège d’essayer deux autres Porsche d’exception. La 918 Spyder est un tour de force technologique, mais la sonorité de son V8, un ingrédient si essentiel dans l’automobile sportive, fait pâle figure face aux flat-six ou aux V10. La 911 RS 2.7, toute légendaire qu’elle est, accuse le poids de 45 années de développements sans compenser en sensations pures. Sauf peut-être celles, un peu effrayantes, d’une auto d’une valeur stratosphérique qui n’a pas de freins.