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Essai longue durée: 35’000km en Ferrari 550 Maranello

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La présence visuelle doit beaucoup au long capot galbé et à la largeur, mais l’auto est courte aux standards actuels, avec 4.55m seulement en longueur. Malgré un rayon de braquage de supertanker dû au faible angle que peuvent prendre les roues avant, la 550 demeure une voiture étonnamment docile en usage urbain. La garde au sol sous les lames du bouclier avant est décente même si elle requiert prudence sur certaines rampes, et pour le reste, la voiture se manie avec facilité. Je me souviens de quelques moments de tension dans l’invraisemblable parking municipal de Porto Fino, mais je pense que j’aurais encore plus sué – voire capitulé – au volant de mon Audi S5 Sportback. Bonne visibilité, facile à manœuvrer avec précision, aucune crainte de flinguer un embrayage sur des manœuvres en côte grâce à la boîte mécanique, la 550 est une voiture qui s’emmène partout, pour faire ses courses ou pour voyager. Un coffre d’une capacité appréciable, secondé par un volume supplémentaire appréciable sur la plage arrière, on peut envisager de partir loin sans trop restreindre ses bagages. L’Eifel, les Ardennes, la Normandie, la Loire, la Côte d’Azur ou la Toscane, la Maranello fait bien plus que se plier à l’exercice, elle lui donne saveur, en route comme à destination. Jamais la moindre mauvaise humeur, encore moins de panne, le refroidissement d’eau et d’huile est excellent. J’ai une fois vu l’aiguille de température d’eau prendre de l’altitude dans un embouteillage monstre à la douane de Chiasso en plein cagnard, mais elle est restée à distance respectable de la zone rouge.

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Si la consommation peut tomber sous les 14L/100km sur autoroute à vitesse légale, il faut plutôt tabler sur une moyenne de 17L/100km (17.05 L/100km mesurés sur les 22’000 derniers kilomètres) et elle peut grimper jusqu’à 24 L/100km si on a la chance de pouvoir avoiner sur des itinéraires propices et sûrs. Je garde à ce titre des souvenirs émus des routes du Chianti où, roulant de concert avec une 458 Italia, j’avais pris un énorme plaisir à puiser dans le potentiel de la Maranello. Un terrain sinueux où couple, reprises et allonge sont plus précieux que la puissance pure, où un comportement neutre inspire la confiance et permet d’improviser en fonction de la visibilité. Piloter cette voiture sur ces routes fait partie de mes grands souvenirs automobiles, un exercice aussi exigeant que gratifiant, la satisfaction immense lorsque le geste, répété de courbe en épingle, parait enfin juste, fluide et synchrone. Taper dans les performances de la 458 sur ces routes ouvertes au trafic était terrifiant, pousser la 550 envoûtant. Le contraste n’aurait pu être plus flagrant.

Neuf années et 35’000km, et l’attraction demeure intacte. La gamme Ferrari V12 a évolué vers de nouveaux sommets de performance et d’excellence (la F12 est 50% plus puissante que la Maranello !), rendant toute comparaison dénuée de sens. Une voiture bien née, saine, facile à vivre et à entretenir, intéressante, polyvalente et encore exploitable dans un contexte routier de plus en plus répressif. La décote vertigineuse des Maranello étant largement absorbée, je ne conçois pas de me séparer d’une auto qui complémente à merveille mon parc automobile et me procure incomparablement plus de plaisir que de soucis.

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Ferrari 550 Maranello profil

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