Essai Lexus IS F: Quand Lexus se dévergonde
Le freinage quant à lui est aussi armé, grâce à des étriers 6 pistons Brembo à l’avant mordant des disques perforés de 360 mm. Le train arrière n’est pas en reste puisque les disques affichent un diamètre de 345 mm.
Le développement du châssis a également été particulièrement étudié. La gestion de la dynamique du véhicule (VDIM) est centralisée et gère les systèmes de freinage, de stabilité et d’antipatinage en fonction du style de conduite. Il est également possible de commuter un mode VDIM Sport, adaptant les paramètres de la suspension, de l’accélérateur et de la direction (plus directs) afin de pleinement exploiter le potentiel de l’auto, sur circuit par exemple. Ainsi, la voiture est en permanence vissée au sol, permettant des vitesses de passage en courbe élevées en toute sérénité, malgré le poids conséquent de la bête.
En conduite sportive, la masse importante du véhicule induit une impression de lourdeur, notamment au démarrage et en appui. Le châssis est d’une stabilité exemplaire en toutes circonstances et la direction, bien qu’un peu trop légère, s’avère précise et communicative. Les conducteurs les plus aguerris pourront tenter de faire drifter la bête en déconnectant le mode VDIM… sur circuit bien entendu.
En terme de confort de roulement, les suspensions sont clairement tarées « sport », sèches voire dures sur revêtement dégradé, notamment en ville. A l’utilisation, le moteur ronfle sourdement et sa cylindrée importante lui confère une docilité à l’opposé de son style. En ville, à 50 km/h sur le 5e rapport, le V8 tourne à 1’250 t/min. En mode « tout auto », la boîte travaille en permanence. Le passage des rapports est certes doux, mais le fait de passer le rapport inférieur à chaque effleurement de l’accélérateur nuit à l’agrément, surtout en conduite voulue coulée.
En mode manuel, à l’approche du rupteur, un bip sonore nous incite à changer de rapport. Etrangement, seul le passage de 2e en 3e s’accompagne d’un à-coup, surtout à haut régime. Les rétrogradages s’accompagnent d’un coup de gaz jouissif dont les falaises des cols du Sud de la France doivent encore vibrer… Le freinage, très endurant, permet aux 17 quintaux de l’ensemble de s’immobiliser avec mordant, sans jamais faillir ou montrer quelque signe de fatigue. Une excellente performance sachant que le système est composé de classiques disques perforés en acier alors que d’autres constructeurs font appel aux matériaux composites coûteux.
Bien que l’IS F ne soit pas conçue en premier lieu pour la circulation urbaine, la voiture démontre malgré tout quelques bonnes aptitudes : la démultiplication de la direction ajoutée au relativement faible rayon de braquage (5 mètres) en comparaison à ses concurrentes directes, permettent de manoeuvrer facilement. Par ailleurs, la hauteur de caisse est parfaitement adaptée à l’aménagement de nos villes, que ce soit pour le franchissement des gendarmes couchés ou le stationnement à la perpendiculaire des bordures de trottoir. Quasi aucun risque pour les mini-jupes et spoilers. Par contre attention aux jantes !
Globalement, cette Lexus IS F est bien née. Il est à relever cependant un gros point noir indigne d’un véhicule à la vocation de routière : son autonomie. Le réservoir de carburant totalise une capacité de 64 litres ! En conduite soutenue, lors de notre essai dans les nombreux lacets au-dessus de Cannes, nous avons mesuré une consommation moyenne de 17.8 l/100 km à la pompe. Un petit calcul très simple nous donne une autonomie théorique de 360 km environ. S’il vous prend l’envie de vous aventurer dans certaines régions montagneuses à faible densité de population, assurez-vous d’avoir assez d’essence dans le réservoir…
Au chapitre consommation, une conduite sportive vous fera allègrement dépasser les 20 l/100 km, tandis qu’à vitesse constante sur autoroute le V8 aura besoin de moins de 10 litres pour vous déplacer sur 100 km. La consommation globale de notre essai était de 13.2 l/100 km selon l’ordinateur de bord et de 13.8 litres à la pompe. L’usine donne une moyenne de 11.4 l/100 km contre 12.4 l pour la M3 et 13.4 l pour la C63 et la RS4.