Essai Nissan Leaf 2: le sacerdoce
Le packaging de la Leaf ne ménage pas une habitabilité particulièrement attractive. Le porte-à-faux avant est énorme et la propulsion électrique n’amène pas de gain particulier dans la distribution des volumes. Le coffre est petit (385 litres), généralement encombré d’un fatras de câbles de charge (deux au minimum) et le rabattement des dossiers arrière laissent un seuil important qui limite la capacité de charge d’objets encombrants. Il n’y a pas de coffre à l’avant, le compartiment est entièrement occupé par le moteur et l’électronique de puissance. Les places arrière sont juste suffisantes pour un adulte: la banquette arrière est haut perchée.
La Leaf se distingue de ses concurrentes avec un pack de batteries Lithium Ion sans système de refroidissement liquide. Ceci peut poser des problèmes en cas de fortes chaleurs, conditions qui ne se sont pas produites pendant cet essai hivernal.
Le préchauffement de l’habitacle par minuterie, bien que paradoxal dans une démarche d’économie d’énergie, fonctionne mais n’a aucune incidence sur la température de la batterie et donc son efficience par températures froides. Dans mes observations, le seul facteur qui a eu une incidence notable sur la jauge de température de la batterie est une charge rapide. Dans ce cas, la batterie maintient une température plus élevée pendant le trajet qui suit, comme si un phénomène de rémanence avait lieu. L’indicateur de capacité de la batterie sur cet exemplaire affichant 10’000 km était encore à 100%.
Les technophiles trouveront une certaine satisfaction à pouvoir naviguer cette nouvelle jungle des bornes de charge, une sorte de hobby, mais la réalité froide et brutale est qu’une commodité absolue, la pompe à essence, est encore loin d’avoir trouvé son équivalent dans les voitures électriques. La Nissan Leaf 2 ne change rien à cet état de fait, et son succès commercial relatif s’est construit en dépit de cette carence. Les automobilistes convaincus de l’argument écologique (notre article sur l’empreinte climatique des voitures électriques) trouveront dans la Leaf une option défendable de vivre leur sacerdoce.