Essai Nissan Leaf 2: le sacerdoce
Je me suis donc enquis de planifier un premier trajet de Lucerne à Lausanne. Et la réalité cruelle est que la Leaf 2 n’autorise que 160 à 180 km d’autonomie autoroutière avant panne “sèche”, un cruel retour à la réalité face au leurre des 378 km NEDC.
Plusieurs facteurs l’expliquent:
– la vitesse: la résistance à l’air augmente avec le carré de la vitesse. Même en respectant scrupuleusement les limitations légales, l’autonomie plonge sur autoroute;
– la topographie: sans même s’aventurer en montagne, le plateau suisse est fait de collines et faux-plats, et ils augmentent significativement la consommation;
– la température a un effet néfaste sur les batteries Lithium Ion car elle augmente leur résistance interne et donc dissipe une part croissante du courant fourni sous forme de chaleur. Une étude de l’AAA, le TCS américain, quantifie ces pertes entre 10 et 20% selon les modèles;
– l’hiver requiert l’utilisation étendue des phares, mais également d’autres consommateurs tels que le chauffage, qui peut facilement augmenter la consommation de 10%.
Même en roulant doucement et en rationnant le chauffage, on ne peut compter que sur 120 à 130 km avant de tirer le diable par la queue, à moins d’avoir une certitude absolue sur la disponibilité d’une solution de charge à destination, et du temps pour attendre qu’elle s’opère.
Entreprendre mon itinéraire de 231 km sans halte de charge intermédiaire tenait donc de la gageure. Planifier son trajet est donc essentiel. Se pose ensuite la problématique du choix de l’étape, et d’un plan de contingence en cas d’aléa. L’infrastructure de bornes de charges publiques (au sens de l’accès, pas de la gestion) est invraisemblablement balkanisée. Le nombre d’acteurs différent est important, mais c’est surtout la complexité du paiement qui pose problème.
Il y a plus de 3400 stations d’essence en Suisse, et la règle est que toutes permettent un paiement 24/24 par carte de débit ou de crédit (ou avec un billet de banque). La règle pour les bornes de charge (je cherche encore une exception) est qu’aucune n’accepte ce type de moyen de paiement.