Essai Porsche Cayman S
Quelques mots sur le moteur. Il ne développe que 325 cv, ce qui de nos jours n’est pas une puissance impressionnante, mais les sensations qu’il distille tout au long de sa courbe font oublier la performance pure. Chaque tranche de la plage de régime a sa propre personnalité, grave à bas régime, réveillé à moyen régime, strident et hurlant sa rage à haut régime. Il est très facile de prendre le limiteur à 7’600 t/min si l’on est en mode manuel, on a d’ailleurs le sentiment que ce moteur a été bridé.
Le comportement est quant à lui naturellement très neutre en raison du moteur central, permettant d’influencer le placement de l’auto à sa guise, que ce soit au freinage ou au délestage des gaz. De même à l’accélération, on est vite mis en confiance par la progressivité de ce Cayman. C’est d’ailleurs la caractéristique principale de cette voiture, on ne se retrouve jamais dans une position scabreuse de sous virage ou sur virage excessifs. Nous avons roulé sur sec et sous des trombes d’eau, le même sentiment de confiance règne.
Le châssis de cette Porsche Cayman étant tellement prometteur, nous l’avons prise en main en circuit afin de nous rendre compte de ses qualités dynamiques lorsqu’elle est poussée dans ses derniers retranchements. Bien que n’étant pas spécifiquement conçue pour des track days, l’occasion est belle de démontrer si elle appartient à part entière à la famille des Porsche, à l’aise en ville la semaine et dégourdie le weekend sur circuit. Lieu de notre essai, le circuit Paul Ricard dans sa version 5.8 km.
Force est de constater que nous avons été impressionnés par les aptitudes pistardes de cette Cayman S. Positionnée en mode Sport Plus, la boîte ayant déjà démontré son savoir-faire sur route y est totalement à l’aise, tant en mode manuel qu’en automatique. Nous y reviendrons. Le châssis se montre d’un équilibre parfait, son comportement neutre décrit précédemment la rendant très stable dans les virages rapides comme la courbe de Signes. Elle est aussi très progressive dans les virages en appui comme le long double droit du Beausset, où elle se place sur les freins avec une précision chirurgicale. Elle est finalement très maniable dans les épingles où elle se place sur les freins en enroulant l’entrée de la courbe, se plaçant idéalement pour l’accélération. Un bémol cependant, notre exemplaire n’était pas équipé du Porsche Torque Vectoring optionnel. La motricité dans les virages lents pouvait être mise à mal à l’accélération en entretenant une dérive sympathique, mais au détriment de l’efficacité. Option fortement recommandée pour ceux qui voudront faire de la piste. Déjà apprécié sur la route, le Servotronic Plus fait totalement oublier la direction, mais pas les sensations, et permet de conduire la voiture du bout des doigts.