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Essai Volkswagen Passat 2.0 TDI: état de sobriété

Essai VW Passat B6 2.0 TDI 140
La VW Passat B6 à l’essai au pays du carburant cher et des pluies abondantes. 

Un périple de 1000 bornes dans les Highlands écossais, de longues journées de route et un litre de carburant parmi les plus chers d’Europe. Du confort et de l’espace, de la sobriété, ce sera donc une Passat TDI. Sur un site internet, l’équation est limpide. Sous le crachin tenace d’un ciel plombé, la combinaison diesel et conduite à droite tient plus du purgatoire que d’un plan de vacances réussi. Chaussée de sobres jantes de 17 pouces (Macau, 650 CHF en option) habillées de Conti Sport Contact 2 reconnaissables au premier coup d’oeil, sa robe noire discrètement réhaussée de chrome, la voiture a un air chic discret – sévère diront certains – que la calandre chromée typique des VW actuelles a peine à égayer. Une robe qui passera plusieurs fois à quelques centimètres près d’un lifting partiel, tant le périmètre de l’auto est parfois difficile à juger, à fortiori du côté droit. Contact, pression sur la clef, ça s’appelle le démarrage confort « press and drive », et le 4 cylindres s’ébroue, rugueux. En route.

Rien de tel que le réseau routier écossais pour réapprendre à conduire. Roulant mais étroit, sinueux, truffé de dos d’ânes, de virages qui se referment et de 38 tonnes avec des émules de David Coulthard au volant. Rouler à gauche sur des routes aussi étroites demande de la précision, un réapprentissage de repères visuels, sans compter la mise à contribution de votre bras gauche, peu habitué à tant de va-et-vient. Seul l’ESP semble perturbé par certaines compressions, coupant ostensiblement l’alimentation sans pour autant signaler ses haut-le-cœur par un voyant lumineux. Dérangeant, mais si spécifique à des conditions routières qu’on ne retrouve pas sur le continent qu’il ne portera pas à conséquence. Les freins sont caricaturalement sur-assistés, difficiles à doser en conduite fluide mais peu convaincants de puissance en cas de freinage appuyé.

L’ensemble boîte 6-embrayage est plutôt réussi, doux et précis, et c’est un soulagement car il faut en user et abuser pour maintenir le moteur dans sa plage de régime idéale. Louablement souple, il accepte avec un soupçon de résistance d’enrouler sur un filet de gaz à 1200 tours en sixième, mais quel que soit le rapport, pas de salut en-dessous de 1500 tours. Le temps de réponse du turbocompresseur reste très perceptible et un pic de couple à l’approche des 2000 tours corrobore grosso modo les données constructeur. La poussée s’essouffle vite cependant et si les reprises sont bonnes au régime consacré, le TDI peut se montrer juste pour donner de l’allant à cette grande berline de 4.76m, en dépassement notamment. Nulle crainte à avoir de la zone rouge, il prend 5500 tours avant d’être étranglé par la gestion de l’injection directe. Pas de rupteur, normal, c’est un diesel !

Plutôt que se battre, autant cohabiter en bonne intelligence. Pratiquer avec dextérité le short shifting sur les intermédiaires et profiter des qualités de l’auto, à enrouler entre 1500 et 3000 tours pour profiter du couple et du soupçon d’allonge disponible. En-dessus, la poussée devient très linéaire et la montée en régime anémique. Un brûleur à mazout qui a le don de surprendre, souvent en bien tant ses reprises peuvent paraître charnues, parfois en mal tant ses accélérations sont timorées, notamment en dépassement. Les ronchons concluront simplement  « rien en bas, rien en haut, et pas grand-chose au milieu » et ils n’ont pas tort. Jugé selon les mêmes critères, il serait difficile de trouver un moteur essence contemporain qui soit aussi mauvais en termes d’agrément. C’est l’exception diesel, un recalibrage des critères d’appréciation d’une mécanique moderne.

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