Home / Porsche  / 

Essai Porsche Boxster 2.7 Tiptronic S

Au lieu des désormais traditionnelles palettes derrière le volant (même Mercedes s’y est mis sur sa nouvelle C63 AMG), Porsche incruste dans le volant des basculateurs peu ergonomiques sauf si vous avez des pouces aussi agiles que ceux de Marcel Marceau. Ils permettent de passer la boîte en mode manuel, tout comme un déplacement sur la gauche du levier de vitesse depuis la position D. Ca ne résout guère la maladresse au démarrage, la première étant excessivement courte, mais les rétrogradages sont assez réussis avec un semblant d’égalisation du régime. En conduite routière, les passages de rapports sont fluides mais relativement lents, la vénérable ZF de notre 540i fait mieux dans ce registre. L’indicateur du rapport sélectionné réagit instantanément, alors qu’il serait plus intuitif à l’usage d’indiquer le rapport lorsqu’il est effectivement engagé. Ajoutez une surcharge pondérale de 60 kilogrammes et financière de 4070 CHF, et la boîte manuelle 5 vitesses (le 6ème rapport n’est disponible que sur la Boxster S) s’impose comme une évidence.

Essai Porsche Boxster 987

Le mécanisme de capote est semi-automatique, un verrou manuel subsiste au centre du pare-brise. Les moteurs électriques prennent ensuite le relais, découvrant un habitacle conforme aux standards de la marque, avec des sièges qui manquent singulièrement de maintien latéral et  une finition de bon niveau. Rien de renversant, ni les matériaux ni l’équipement ne se démarquent. Le boxer s’avère assez creux à bas régime, avec en plus une sonorité qui rappelle assez le bourdonnement d’un 4 en ligne, mais en le cravachant un peu, les harmoniques rappellent une Porsche 911 Carrera. En tirant tous le jus du 2.7, les performances sont honorables même si elles n’ont rien de renversant, et c’est là tout l’intérêt : c’est suffisant pour procurer des sensations, mais pas déraisonnable au point de risquer l’empalement ou la lapidation si on tire deux rapports. Les 245 Pferde Stärken se partagent chacun 5870 grammes d’acier, plastique, divers liquides et colloïdes (pilote inclus), ce qui place le rapport poids puissance en retrait par rapport aux plus virulents hot hatches, Mazda 3 MPS en tête. Les montées en régime ne sont pas trop linéaires, avec un crescendo perceptible au-dessus de  4500 tours, mais pour la chair de poule, voyez plutôt du côté de votre passagère.

Essai Porsche Boxster 987

Direction peu démultipliée (2.6 tours entre butées) et bien tarée, une monte pneumatique réaliste et des louches de plaisir à chaque enchaînement de virages. L’avant est accrocheur en prise d’appui, enfin une Porsche qui carve ! Ce n’est pas par le truchement d’une sophistication extrême, le Boxster se contente de rudimentaires jambes McPherson aux quatre coins, mais en l’occurrence la simplicité paie. Loin des vicissitudes d’une 911, la Boxster de conduit comme une moto de faible cylindrée, fast in fast out, en maintenant la vitesse la plus élevée possible en appui et réaccélérant dès le point de corde. L’arrière est mobile au lever de pied, largement de quoi se mettre aimablement en vrac si on le cherche, même si je doute que le couple soit suffisant pour maintenir une dérive sur le sec. J’ai bien essayé d’explorer ce registre sur une route déserte et poussiéreuse menant à une carrière, mais mon manque de talent et l’arrivée en sens inverse d’un semi-remorque avec un black hilare gesticulant à son volant ont fini par calmer mes ardeurs. N’est pas hardeur qui veut, ce n’est pas Rocco Siffredi qui me contredira.

Essai Porsche Boxster 987

Abonnez-vous !

Les derniers articles dans votre boîte email 1 à 2x par mois.