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Essai Maserati Quattroporte

Essai Maserati Quattroporte
Retour sur la Maserati Quattroporte après notre premier essai comparatif.

Lors de l’essai comparatif avec l’Audi RS6 et la Jaguar XJR, la Maserati Quattroporte avait été un peu malmenée. Peinant à suivre le rythme de ses consoeurs sur les rectilignes, pas assez convaincante en courbe, la grande berline italienne n’avait guère que la pureté de ses lignes et le charme de son intérieur pour elle. Commentaire pertinent d’un essayeur : « peut-être devrions nous utiliser ces voitures comme leur clientèle le fera ? » Me voici donc confortablement installé au volant d’une Quattroporte Grigio Alfieri, avec un couple de jeunes mariés confortablement installés à l’arrière et la mission impérative de ne pas leur faire régurgiter leurs petits-fours au premier enchaînement de courbes.

Les retrouvailles avec la Quattroporte sont un réel plaisir visuel. L’élégance du dessin de Pininfarina, le cuir Cuoio (ça veut dire « cuir » en italien)  qui donne une touche exclusive à cet intérieur très réussi. La boutonnerie en losange de la console centrale est le seul détail qui jure. A l’ouverture de la porte, la pompe haute pression de la boîte séquentielle chante un instant, le chargeur de CD sous la colonne de direction émet des craquements sinistres.

Impossible de parler de la Quattroporte sans revenir sur une boîte séquentielle dont les défauts restent flagrant, quel que soit le rythme de conduite. En mode automatique et conduite coulée, la boîte passe les rapport à 3000 tours, faisant mouliner le V8 plus qu’il ne paraît nécessaire. La boîte sélectionne la deuxième pour la plupart des démarrages, la longévité de l’embrayage doit s’en ressentir, avec des conséquences accablantes : intersection, un coup d’œil à gauche, du trafic arrive, pied au plancher. Temps mort pendant que le calculateur se rend compte de sa bévue et passe la première, lâche l’embrayage brutalement, ce qui déclenche immédiatement le contrôle de traction et coupe l’alimentation avant de finalement mettre la voiture en mouvement. Inefficace et presque dangereux. Autre détail agaçant: Maserati a programmé une assistance au démarrage en côte : au lâcher de la pédale de gauche, la voiture garde les freins pincés pendant une seconde, le temps de déplacer son pied sur la pédale de gaz. Intention louable, résultat raté. On démarre souvent avec des freins bloqués qui sont ensuite lâchés brutalement, ce qui donne la désagréable impression que les étriers sont grippés. Au bilan, il est singulièrement difficile de ne pas secouer ses passagers.

Le V8 de 4.2L brille encore plus par son manque de couple en conduite coulée qu’à la poursuite de berlines suralimentées, peinant à tirer un cocktail d’acier, d’aluminium et de viande dépassant allègrement les deux tonnes. Les reprises à bas régimes sur les rapports supérieurs sont anémiques, ce qui contraint à un usage frénétique des palettes qui, au mieux, fera dodeliner votre précieux équipage. Les montées en régime jusqu’à la zone rouge sont interminables, malheureusement à tous les sens du terme.

Au rayon gadgets, on retrouve l’essentiel, même si on se passerait volontiers du recul épisodique du siège conducteur. Le système de navigation Blaupunkt ne brie ni par l’élégance graphique de ses menus, ni par sa facilité d’utilisation, et l’écran LCD du combiné d’instruments éblouit la nuit. La remise à zéro de l’ordinateur de bord est quasiment mission impossible en roulant. Un bouton dans l’accoudoir central arrière permet d’avancer le siège avant droite, ce qui surprendra son occupant. La climatisation est fantaisiste, bruyante, insuffisante et imprévisible. Pour finir avec les détails, le coffre peinera à accommoder les bagages de quatre adultes, malgré le second plancher et l’absence de roue de secours.

Sans comparaison directe, la Quattroporte accepte avec bonne volonté qu’on la bouscule, présentant un bon équilibre en appui, malgré une direction pas assez directe et un moteur qui demande à être cravaché sans relâche. Manque de maintien latéral des sièges mis à part, la voiture accepte volontiers un rythme soutenu, mais on se retrouve alors dans une configuration où d’autres voitures sont bien plus efficaces.

Quel dommage que Maserati n’offre à la Quattroporte un ensemble moteur boîte à la hauteur. Du couple à bas régimes, une boîte automatique à convertisseur de couple ou double embrayage transfigureraient les prestations de la belle italienne. Dans sa configuration actuelle, le vaisseau amiral de la marque peine autant à convaincre comme berline de luxe que comme sportive déguisée.

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