Essai Porsche 992 Carrera S Coupé & Cabriolet: évolution parfaite
Nous sommes dans le Chianti, au sud de Florence. Les premiers kilomètres du parcours sont un peu trop urbains à mon goût, je repère sur la carte du GPS une route bien sinueuse sur la gauche, je mets le clignotant et c’est parti. Dès la sortie du village la route serpente en montée. Elle n’est pas très large mais comporte tout de même une ligne délimitant les deux voies. La 911, bien qu’ayant grandi en taille surtout ces vingt dernières années, reste une voiture relativement étroite. Elle ne donne pas cette impression que la route devient plus étroite lorsqu’on augmente le rythme comme une voiture de plus de 1.9m peut le faire.
Le rythme augmente, j‘actionne le commutateur au volant pour passer en mode sport ainsi que le bouton sur la console centrale pour passer la boite en mode manuel. Les palettes sont un poil trop courtes à mes yeux, mais le click est ferme, bien défini par une course très courte. Les valves d’échappement s’ouvrent et libèrent une sonorité dans les basses fréquences. Je touche souvent le rupteur sur ces premiers kilomètres de conduite dynamique. Mon oreille prend du temps à se calibrer sur le manque d’harmoniques au-dessus de 6000 t/min.
Le moteur s’avère très à son affaire sur ces routes demandant de constantes relances. Je ne constate pas le moindre turbo-lag. Contrairement à la première mouture de ce 3 litres biturbo essayé sur la Carrera 4 GTS et Targa 4S où ce phénomène était perceptible selon les conditions, la 992 marque un progrès perceptible. Le travail accompli sur le packaging des turbos et de la tuyauterie d’alimentation en air paie (voir notre article sur la technique de la 992). Il suffit de rester dans une plage de régime comprise entre 3000 et 5000 t/min pour toujours avoir une déferlante de couple très impressionnante. Au-dessus de 6000 t/min le couple faiblit rapidement, il est préférable de ne pas aller chercher les dernières centaines de t/min avant de changer de rapport.
Le comportement est aussi en progrès par rapport à la génération précédente. Aucun roulis ni plongée ne sont perceptibles. La voiture ne se désunit pas malgré des routes toscanes bien bosselées. La voiture est devenue encore plus facile à conduire vite, les amateurs de 911 à empattement court des séries avant la 991 ne vont probablement pas apprécier l’évolution. On est maintenant proche d’une voiture à moteur central, les caractéristiques uniques des anciennes 911 ont disparu. L’équilibre de la voiture n’est pratiquement plus du tout sensible à la position de l’accélérateur, contrairement aux anciennes. Le freinage est à la hauteur, il est performant tout en offrant une attaque à la pédale permettant un dosage parfait.