Notre Polo GTI est équipée des jantes d’origine style Milton Keynes en 17 pouces, chaussées de Michelin Primacy 3, désespérément dépassés en conduite sportive. Ce n’est même pas l’adhérence en ligne qui pose le plus gros problème, mais le manque de rigidité et le grip déficient en appui. Ces enveloppes incapables en conduite sportive renforcent la sensation d’une voiture haute aux voies étroites, et entament grandement la confiance dans les courbes rapides.

L’anticipation et la douceur des mouvements requièrent une extrême attention en descente de col rapide et m’ont fait regretter de ne pas pouvoir tester cette Polo GTI avec des pneumatiques aptes à la tâche. Les jantes optionnelles Brescia de 18” semblent recevoir des Michelin Pilot Sport ou des Bridgestone Turanza, un point à vérifier à l’achat.

Dans les virages serrés, la motricité est naturellement perfectible, mais la prestation est somme toute bonne, presque surprenante vu la solution technique adoptée pour le différentiel. Les remontées de couple dans la direction sont perceptibles mais pas dérangeantes pour le maintien de la trajectoire, et donnent une impression vivante assez plaisante.

Les prestations de la boîte DSG6 sont en ligne avec ses homologues de la gamme. Les changements de rapports sont la plupart du temps bien exécutés, mais il n’est pas assez rare de relever une maladresse, un à-coup incongru. Le trait n’est pas rédhibitoire mais écorne l’élégance du système. Sur autoroute, j’ai trouvé la Polo GTI capable. Le confort n’a certes rien de commun avec une grande berline, notamment en matière d’isolation phonique, mais enquiller deux cents kilomètres n’a rien d’une punition.

Compacte énergique, la Polo 6 GTI est une évolution favorable par rapport au modèle précédent, mais pas une révolution. L’approche manque de rigueur pour procurer à la voiture un avantage dynamique flagrant. Par rapport aux crossovers, T-Roc en tête, elle conserve cependant un avantage massif: le prix. Proposée CHF 32’150, ce qui n’est pas donné en soi, la Polo GTI reste moins chère qu’un simple T-Roc 1.5 TSI 150ch, moins équipé et moins bien fini. Un argument sonnant et trébuchant aidera peut-être les prospects à résister à la tentation d’un crossover, et de dépenser une partie de la somme économisée dans des pneumatiques dignes de la vocation sportive de leur acquisition.