Climat et électriques: que disent les chiffres ?

Avec des kilométrages élevés, le calcul de cycle de vie met un fort accent sur l’énergie consommée. Et dans ce domaine, l’UCS fait une hypothèse ambitieuse: pondérer les émissions liées à la production d’électricité en fonction des ventes d’électriques dans chaque région, au lieu de pondérer les émissions en fonction de la population ou des ventes de voitures, tous types confondus. Si le propos est d’étudier l’impact environnemental des électriques, les régions où les pionniers de l’électromobilité sont légion ne devraient pas biaiser le résultat. Le propos devrait concerner les électriques pour tous, pas les électriques pour les convaincus. L’UCS calcule une moyenne de 480 g/kWh, avec des extrêmes à 291 g/kWh en Alaska, et à 942 g/kWh dans le midwest.

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L’UCS arrive ainsi à des résultats élogieux pour les deux électriques (une réduction de plus de 50% des émissions de gaz à effet de serre), mais pour un automobiliste du midwest, le point de croisement entre la berline gloutonne et la Tesla Model S est à 60’000 km. L’essence est plus écologique – climatiquement parlant – avant.

Une berline plus économe en carburant (par exemple une hybride légère consommant 6.5 L/100km) repousserait également le point de croisement avec le Model S chargé avec de l’électricité à 480g/kWh à plus de 80’000 km.

Cette discussion se concentre sur les gaz à effet de serre, mais d’autres considérations pourraient venir complexifier l’analyse, comme par exemple la production d’uranium pour l’industrie nucléaire dans le cas français.

Et en Suisse ?

L’Office Fédéral de l’Environnement (OFEV) a également commandé une étude sur les impacts environnementaux des automobiles électriques (Aktualisierung Umweltaspekte von Elektroautos), actualisée en 2018.

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Le document se penche sur l’énergie grise et l’empreinte d’utilisation d’une large palette de véhicules:
– une compacte diesel consommant 6.0 L/100km
– une compacte essence consommant 8.5 L/100km
– une voiture fonctionnant au gaz naturel
– la diesel la plus économe (Citroen C4 1.6 BlueHDI 100, 4.6 L/100km)
– la compacte essence la plus populaire (VW Golf 1.4 TSI DSG, 7.1 L/100km)
– une électrique (BEV): une VW eGolf avec une batterie de 33.4 kWh
– une hybride non rechargeable (HEV): Toyota Prius III (5.6 L/100km)
– une hybride plug-in (PHEV): Toyota Prius III plug-in (3.4 L/100km)

Dans cette étude, la fabrication de l’auto inclut son entretien. Elle discerne les émissions liées à la production de la source d’énergie de celle de sa consommation (utilisation). Pour les électriques (BEV), les émissions d’utilisation sont liées au gaz réfrigérant de la climatisation.

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