F1 2018: redistribution des cartes ?
Renault en bonne posture
Commençons l’énumération des forces en présence par le Renault F1 Team. Entamée en 2016, le team poursuit sa restructuration qui le verra atteindre un effectif de 650 en vitesse de croisière avec une usine totalement rénovée (les travaux sont déjà bien avancés). Malgré quelques petits pépins de fiabilité, c’est l’optimisme qui prédominait au sortir des essais.
Tant Nico Hulkenberg, que Carlos Sainz et le management de l’écurie affichaient une confiance de bon aloi pour être en mesure de d’atteindre la 4ème place du championnat, objectif assigné.
Le châssis et le groupe propulseur présentent en effet un step notable par rapport au package 2017, et l’on note par exemple le retour en version light d’un dispositif de soufflage autour de l’échappement, qui a fait lever quelques sourcils dans le paddock.
La direction technique de l’écurie avait surtout la satisfaction de constater une corrélation entre les données trouvées en CFD, mesurées ensuite en soufflerie, puis sur la piste sur les évolutions apportées au fil des tests (aileron avant notamment).
De quoi envisager de beaux progrès et un travail serein au fil de la saison.
McLaren: la fiabilité, encore et toujours
Après 3 saisons en enfer avec la motorisation Honda, McLaren nous promettait un retour vers les sommets en rompant ce partenariat et utilisant les services du moteur Renault. C’était d’évidence puisque le châssis maison était présenté comme l’un des meilleurs du plateau. Avec Fernando Alonso considéré par beaucoup comme le meilleur pilote de course, et le très talentueux Stoffel Vandoorne pour l’accompagner, tout était en ordre pour régater avec RedBull et retrouver le chemin des podiums, objectif affiché durant l’hiver. Cette résurrection programmée s’accompagnant, cerise sur le gâteau, d’un retour à la couleur orange papaye historique.
Il apparait cependant clairement que cette vision idyllique doive être grandement tempérée au terme des deux semaines de tests.
Certes, la monoplace peut être rapide, innove au niveau de son schéma de suspension arrière, semble léchée aérodynamiquement, mais elle est surtout d’une fiabilité plus que précaire. Avec 599 tours parcourus au total, c’est quasiment deux fois moins que Mercedes et guère plus que l’année dernière à pareil époque quand le moteur Honda était le seul coupable.
Comment est-il possible qu’un team disposant d’une telle histoire, d’un tel outil de production et de telles ressources affichées (même si la présence de sponsors reste bien discrète sur la carrosserie…), soit empêtré à ce point dans des soucis de fiabilité et de process tels que des moyeux de roues qui cassent, des surchauffes et débuts d’incendies, et des pit stops ratés dans les grandes largeurs ?