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Essai longue durée Porsche Macan S: cherchez la faille

Essai longue durée Porsche Macan S

Conséquence ou coïncidence, un des points noirs de l’ensemble est la consommation. Le Macan S est inexplicablement soiffard. Sur 10’000km de parcours mixtes entre trajets pendulaires et autoroutiers, la consommation moyenne s’établit à 13.4 L/100km, avec un minima à 11.0 L/100km sur un plein principalement autoroutier. Ce Macan S frôle les deux tonnes (1968 kg sur nos balances), mais un X4 xDrive35i pèse également plus de 1900 kg et parvient à nourrir son 3.0L turbo de moins de 10 L/100km. Le Macan S bénéficie également des mécanismes d’économie adoptés par Porsche, avec le système stop-start et le débrayage automatique (coasting). Est-ce que la gestion de la boîte explique à elle seule cet appétit ? Difficile à savoir. Le constat demeure: le Macan S pourrait – devrait – consommer 10 à 15% de moins et représente une déception sur ce point.

Essai Porsche Macan S

Là où le Macan S n’est certainement pas une déception est dans son aptitude à la conduite sportive. La suspension pneumatique (3660 CHF) combinée au Porsche Active Suspension Management (PASM) propose trois modes. En position confort, l’amortissement primaire s’assouplit, mais en devient pas flottant pour autant. Les modes Sport et Sport Plus amènent une fermeté accrue, nuancée mais perceptible. Sur un col du Mollendruz au tapis refait à neuf, le Macan S est surprenant d’agilité et de rigueur. Le roulis est très bien maîtrisé et l’agilité dans les pifs pafs remarquable, surtout si on considère le centre de gravité haut perché et les deux tonnes emmenées de virage en virage à un tel rythme. Je n’irais pas jusqu’à écrire que c’est une expérience sportive enivrante, mais elle a le mérite d’être compétente. La pédale de frein conserve la fermeté des coupés sportifs de la marque et le mordant est appréciable. Seule ombre (prédictible) au tableau, une direction amorphe, trop peu communicative, conséquence de l’assistance électrique. La position de conduite surélevée atténue la sensation de vitesse.

Essai Porsche Macan S: compteurs

Silencieuse sur autoroute avec un septième rapport qui tire long (à peine 2’200 t/min à 140 km/h indiqués), le Macan S est une grande routière confortable pour les passagers avant. A l’arrière, l’habitabilité pour deux adultes est décente. Sufisamment de place aux genoux, et une garde au toit obtenue par un abaissement de l’assise, ce qui péjore la visibilité sur l’avant. Malgré ce bémol, l’espace disponible est meilleur que mes premières impressions recueillies lors de la première européenne au salon de Genève 2014. Le capacité du coffre est dans la bonne moyenne de la catégorie avec 500 litres, et un hayon motorisé de série.

Affiché à un tarif de base très compétitif, le Macan S a les qualités et défauts de sa marque. Le produit est intrinsèquement accompli, et l’expérience de conduite peut-être raffinée dans le détail par la somme des équipements disponibles sur demande. Avec une addition dépassant les 46’000 CHF, la facture est lourde, d’autant plus si l’on fait l’inventaire des candidates qui n’ont pas été retenues pour cet exemplaire: le toit panoramique (CHF 1960) ou la clé confort (860 CHF) par exemple. Porsche offre de larges possibilités de personnalisation, mais les facture au prix fort. La concurrence n’offre pas une tel assortiment, et certaines options comme l’intérieur tout cuir sont absentes du reste du segment. Au-dessus du panier en termes objectifs, et cas à part en termes de raffienement, la seule faille réelle du Macan S est son appétit immodeste pour le Super Sans Plomb, et un gabarit qui pourrait être difficile à appréhender pour certains. Hormis ces deux nuances, le produit est de très haut niveau à tous points de vue.

Essai Porsche Macan S

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