Essai BMW 1M: une sportive à l’ancienne ?
Les premiers kilomètres proposent des virages plutôt serrés mais plus je m’enfonce dans le Meiental, plus le parcours devient rythmé. Il est temps de presser le bouton magique « M » sur la branche droite du volant. Immédiatement la voiture devient plus réactive, comme si chaque écrou de la voiture avait été resserré. La réponse à l’accélérateur est plus immédiate, malgré le délai de mise en pression des turbos toujours perceptible, mais vraiment réduit au minimum. Ce moteur est fantastique, il est linéaire jusque vers 5000 tr/mn pour ensuite perdre un peu de vigueur, pas besoin d’aller très haut dans les tours grâce au couple phénoménal disponible pratiquement dès le ralenti. Je passe le rapport supérieur entre 5000 et 6000 tr/mn car au-delà, la montée en régime devient plus laborieuse. Un moteur atmosphérique garde l’avantage dans cette plage de régimes. L’efficacité n’est pas remise en cause, ça pousse fort, longtemps et en roulant l’effet turbo n’est plus vraiment perceptible en changeant de rapport suffisamment rapidement, ce que la boite permet de faire.
La voiture enchaine les virages avec précision, la direction transmettant bien le niveau d’adhérence du train avant. La motricité, grâce au différentiel piloté, devient excellente. L’amortissement est ferme mais reste très confortable, l’utilisation d’un système non assisté oblige à faire des compromis, celui proposé sur cette voiture est bien adapté à une utilisation quotidienne, le roulis reste bien maitrisé, la voiture ne plonge pas exagérément lors des freinages appuyés, mais les sorties sur circuit en montreront certainement les limites. Le bruit à l’intérieur n’est pas trop discret et caractéristique des six cylindres en ligne.
J’atteins le sommet du col et emprunte le tunnel. A sa sortie sur le versant Bernois, un invité non désiré, un épais brouillard. Je fais donc demi-tour et redescend sur mes pas. Les freins s’acquittent de leur tâche avec efficacité et constance. J’aurais préféré une pédale un peu plus ferme permettant un dosage plus précis, mais sinon rien à dire de ce côté là. Je m’arrête une dernière fois pour une séance de photos et en profite pour m’installer à l’arrière. La place est largement suffisante pour deux adultes. L’accès à ces places est grandement facilité grâce à la commande permettant d’avancer le siège avant. Malheureusement il ne reprend pas sa position initiale automatiquement.
Il est déjà l’heure de rentrer, je me lance donc sur l’autoroute du retour, la tête pleine de sensations. Je m’interroge à nouveau sur la raison pour laquelle je la trouve comparable à une M3 E36 qui pourrait être cataloguée aujourd’hui comme une représentante d’une époque révolue. Une sportive sans aide à la conduite avec un moteur extraordinaire demandant de l’attention de la part de son pilote. Je retrouve ces caractéristiques sur la 1M, le moteur est fantastique, il réussit à faire oublier sa suralimentation , et propulse le véhicule avec force et constance. Il demande de traiter cette voiture avec respect sous peine de se retrouver en situation délicate. L’homogénéité de la voiture n’est pas en défaut, mais le couple est si présent qu’il demande une réelle attention en roulant avec le pied droit lourd. La largeur réduite de la voiture contribue également à une conduite sans retenue sur route de montagne. Toutes ces caractéristiques à mes yeux en font une vraie BMW à l’ancienne, elle magnifie les qualités qui ont fait la réputation de la marque en général et les versions « M » en particulier tout en offrant le confort et les aides à la conduite indispensable aujourd’hui.
Sur l’ensemble de l’essai la consommation de carburant s’est établie à 11.99 l/100 km, avec un minimum de 8.7 l/100 km sur tronçon d’autoroute de plaine. A noter l’ordinateur de bord s’avère très proche de la consommation mesurée en indiquant une erreur inférieure au pourcent. Une voiture donc très désirable, valorisante et pratique, avec la possibilité de transporter convenablement 4 personnes et un coffre de dimensions acceptables. Son seul défaut est que cette carrosserie est déjà pratiquement obsolète. Question prix, elle peut être acquise pour Fr 74’300.- soit Fr 14’000.- de plus que la 135i. Un tarif tout à fait raisonnable pour un véhicule de cette qualité avec un équipement de base très bien fourni évitant de dépenser une fortune en options. Comme sa lointaine parente la M3 E36, c’est une voiture normale, bodybuildée et nourrie aux amphétamines, dans cette catégorie très peu de concurrence à l’exception notable de l’Audi RS3.