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Essai BMW M3 (E92) DCT

Parlant de sportivité, nous arrivons sur notre lieu de test, un bouton attire furieusement mon doigt, « M », ah, bin, non.
Entr’acte – Pour cause de configuration de iDrive, le propriétaire vous prie de bien vouloir l’excuser de cette interruption.
5 ou 6 minutes plus tard nous voilà (en)fin prêts ! En effet, le bouton « M » n’est qu’une touche de mémoire liée à toute une série de paramètres dynamiques, et pour être sûr que tout était réglé comme je le souhaitais, à savoir agressivité maximale, sauf M-Dynamics placé au dernier cran avant le débranchement total, il valait mieux opérer quelques vérifications. Nous avons donc modifié la dureté de la direction, ainsi que celle des amortisseurs, la réponse de la pédale d’accélérateur, le temps de passage des vitesses, le traction control, l’assistance au freinage, et le correcteur de trajectoire. And breathe !

Départ, le trajet sinueux débute, le moment est venu, le moment où votre perception va découvrir un nouvel horizon. « M ». Yang, actif, éclat, extraversion, sport, plein… plein ?
Un “petrolhead” au sens auditif aiguisé
près d’un aéroport un jour vint à passer
Quel doux bruit émet cette turbine pensa-t-il
Voir alors une M3 lui fit froncer les cils
(bon, d’accord, il est super fort le type qui arrive à froncer les cils… trouvais pas l’alexandrin sinon Wink ).
Avion de chasse. On disait déjà cela de certains échappements disponibles sur l’ancienne M3 ; rien de comparable avec l’E92. Lorsqu’on la suit en accélération, on se demande tout simplement où se cache la tuyère. Le sshsssshhhhh est équivalent. A l’intérieur (il est désormais hors de question de rouler vitres fermées) le V8 commençant enfin à rager est effectivement plein ! Plein autant d’harmoniques que de puissance. La montée des 420 chevaux est incessante et aucun élément sensoriel ne vous indique que vous vous rapprochez des 8’400 tours du rupteur, rapport après rapport. Seules de petites LEDs autour du compteur, jaunes puis rouges, vous préviennent (avant que le rigolo du fond ne demande, oui, il paraît qu’elles sont paramétrables aussi…). Pour un poids de 1’650 kg, l’enchainement des virages est assez bluffant, l’assiette semble constamment s’auto-corriger, il faut la provoquer franco pour la faire partir, mais d’un simple coup de pédale au plancher, vous la recollez au sol dans la trajectoire voulue. J’ignore par contre si ce sont les Michelin Pilot Sport 2, ou bien toute l’armada d’électronique (supposée débranchée), qui font que je manque d’informations sur ce qu’il se passe sur la route. Ce qui est certain en revanche, c’est que même en mode sportif maximal, la direction reste beaucoup trop légère et surassistée. La pédale de freins manque de feeling également, vous vous trouvez constamment en train de faire des freinages progressifs, pas moyen de trouver la juste hauteur, au début de la pédale il ne se passe rien, puis vient un tout petit brin de freinage, puis soudainement vous freinez plus que ce que vous voulez. Désagréable.

Pause. J’essaye d’analyser tout ce qui vient de m’être transmis. Cela ne fait aucun doute, dans l’absolu, cette voiture est on ne peut plus capable (nous aurons plus tard à l’issue d’un tour au Laquais l’avis d’un pilote confirmant le gouffre se situant entre l’E46 et l’E92 question châssis et moteur). Les dépassements se font en un clin d’œil, la puissance est disponible, le guidage se fait du bout des doigts, lorsqu’on doit piler, les freins répondent présents, tout est facile… Trop, peut-être. Driver’s car ? Pas à mon sens, car la voiture agit bien souvent toute seule sans que vous vous rendiez compte de quoi que ce soit et sans que vous soyez responsable de ce qu’elle vient d’effectuer ; tout est corrigé, tout est neutralisé, derrière ce volant on se sent extrêmement distant. Preuve en sont les vitesses stratosphériques que l’on a déjà atteint au moment où on commence tout juste à avoir l’impression de s’amuser…

Il est bientôt l’heure de rentrer et donc le temps d’un dernier petit test : l’autoroute. Vide, parfait, je n’aurai pas de repère pour mon test. Accélération, je m’arrête à ce qui me semble subjectivement correspondre à une vitesse légale. Je jette un œil au compteur, 150kmh… Il n’y a pas un chat, je ralentis jusqu’à 80, puis réaccélère dans l’idée de tenter de m’arrêter à la vitesse que j’avais atteinte auparavant. Stop. Check. 130kmh… Hum… Deuxième tentative, ralentissement, réaccélération. Stop. Check. 170kmh… Pourtant, trois fois l’impression grossièrement de rouler à la même vitesse, semblant être légale. Un des nombreux effets collatéraux de la « sécurité » moderne, qui va trop souvent de pair avec aseptisation, et donc perte de sensations, impliquant diminution de la concentration, et donc bien souvent au final, déresponsabilisation.

 

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