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Essai BMW M3 (E92) DCT

Pour en faire l’acquisition, son propriétaire a vendu sa 993 C2S ainsi que sa 320i. La raison ? « J’en avais assez de devoir jongler avec 2 voitures, il m’en fallait une qui soit à même de remplir les 2 missions simultanément ». C’est en effet l’argument qui revient le plus fréquemment sur la table en faveur des M3 : leur polyvalence ; elles sont capables de tout. Transporter confortablement 4 adultes (les sièges arrière ainsi que l’espace dont on bénificie sont particulièrement agréables), pouvoir remplir le coffre de shopping encombrant (la profondeur de celui-ci en surprendra plus d’un), se fondre relativement discrètement (pour peu qu’on ne soit pas au-delà des 3’000 tours/minutes) au milieu d’une foule peu avertie, ne pas automatiquement s’attirer les foudres de la maréchaussée et lorsque c’est le cas, pouvoir se faire un petit « getaway » en bonne et due forme ! QUOI !?!!?? Non non, fantasmatiques réminiscences d’un épisode d’une série bien connue quelque part en Suède…

Pour son acheteur, afin d’apposer la signature à toutes les coches de la check-list initiale, une seule zone demeurait brumeuse : constituerait-elle un substitut convaincant à la 993 sur circuit ? La route que nous avions tracée allait déjà nous donner le prologue d’une réponse…

   

Je n’arrive pas à trouver une position de conduite idéale, car notamment une espèce de bosse au milieu du capot me gêne la vue, il m’est strictement impossible de voir l’angle avant-droit du véhicule ; j’espère que la justification en sera bonne… Push Start !!
Le V8 de 4 litres qui nécessite cette difformité vient de prendre vie… ah bon ? Il n’est pas sûr que vous en soyez au courant si les fenêtres sont fermées… Yin, passif, calme, introversion, confort, vide, la M3 peut simplement servir à se mouvoir sans effort, sans fatigue, avec le strict minimum d’intervention de votre part. Mode full automatic, rien ne viendra vous agresser tout au long du trajet. Ce qui est certain, c’est que pour passer dans un mode plus sportif, vous aurez besoin d’être réveillé ne serait-ce que pour comprendre ce que vous êtes en train de paramétrer. Les possibilités de réglages sont foncièrement ridicules : 11 programmes (5 pour le style automatique – 6 pour le style manuel) agissant sur les éléments les plus divers et variés (que vous pouvez bien entendu modifier individuellement ; bin oui, franchement, des fois que…) ; comparé aux 5 modes largement suffisants du Manettino d’une F430, à ce niveau, c’est vraiment se moquer du client, à moins qu’il y en ait qui soient persuadés que « plus » est forcément « mieux » ; une valeur qui me semble bien digne de l’outre-Atlantique…

Vous doutez de la pertinence d’une comparaison avec la boite d’une F430 ? Oserais-je mentionner celle de la Scuderia ? La M-DKG ! Le cœur du sujet d’aujourd’hui ainsi que celui de nombreux débats sur Internet ! Gros dossier, comme qui dirait… En effet, gros dossier de presse, ce ne sont pas moins de 21 pages A4 qui ont été uniquement consacrées à la présentation des mérites de cette M-DoppelKupplungsGetriebe ! mais nulle part vous ne trouverez mention de Getrag, qui semble pourtant être à l’origine de la boite. Un chiffre, un seul, qui nous vient du dernier numéro de BMW Magazine, et le fier Cavalino semble tout à coup moins présomptueux : 40ms.

Faisons simple : pied au plancher, 5’500 tours, upshift, un passager les yeux fermés et les oreilles bouchées sera dans l’impossibilité de dire qu’un rapport vient d’être changé ; normal, il n’y a pas eu de rupture de charge ; telle est la capacité de cette boite robotisée de 7 rapports à double embrayage. Toujours pied au plancher, un changement de rapport au-delà de 6’000 tours ne se manifestera que par un bref à-coup, il en sera de même lorsque vous rétrograderez. Le rétrogradage a cette particularité d’être accompagné (pas nécessairement paraît-il, cela requerrait une intervention dans le iDrive… hum… on passera notre tour, merci) d’un coup de gaz prolongé, ce qui est un tantinet gênant lorsque vous comptiez sur la boite pour partiellement vous freiner avant l’entrée d’un virage vers lequel vous arriviez avec moult entrain… Plus comique, lors d’une montée de rapport, l’électronique met également un coup de gaz supplémentaire ressemblant (soit disant) à un overboost momentané… Je ne suis pas encore persuadé de la pertinence ni de l’utilité de la chose, malgré les lignes et les lignes pondues par BMW à ce sujet…

Ayant conduit une bonne partie du trajet dans les modes automatiques, je ne renie en rien les capacités de souplesse de cette boite, on sent que la technologie derrière est tout bonnement fantastique. Mais aussi bonne soit-elle, je regretterai toujours de ne pas avoir le plein contrôle, à savoir l’embrayage. Qui plus est, la sportivité ne se mesure pas qu’aux chiffres, aussi il est indéniable que mon bras et mon pied ne me feront jamais changer de rapport aussi vite, mais ce sont des efforts que j’aurai toujours du plaisir à accomplir.

  

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