Home / Maserati  / 

Essai Maserati GranTurismo: la diva de l’asphalte

A l’intérieur, le savoir-faire italien est également à son paroxysme. Le cuir Poltrona Frau s’étend du sol au plafond, créant ainsi un cocon pour quatre passagers. La planche de bord regroupe en son centre les commandes de climatisation, radio et l’écran multifonctions. Elle est en outre parcourue horizontalement par une applique en aluminium du plus bel effet, s’accordant parfaitement avec les surpiqures rouges de la sellerie de notre modèle d’essai. Au sommet de la console trône le traditionnel garde-temps ovale qui apporte une petite touche rétro à cet ensemble plutôt High-tech. Le combiné du poste de pilotage est repris de la Quattroporte et offre les mêmes instruments, laissant présager des performances de l’engin avec sa graduation de vitesse jusqu’à 320 km/h et la zone rouge commençant à 7’500 t/min. Derrière le volant multifonctions se trouvent les désormais traditionnelles palettes permettant de piloter la boîte automatique. Les sièges sont accueillants et leur assise bonne, quoique très ferme. Grâce aux innombrables possibilités de réglages, la position de conduite idéale se trouve aisément.

La GranTurismo partage son châssis avec sa grande sœur la berline dont l’empattement a été raccourci de 12,5 cm. Ainsi, les deux passagers arrière n’ont pas été oubliés. S’offrent à eux deux sièges profonds au maintien tout à fait correct, même pour de grands gabarits. Bien entendu, l’espace dévolu aux jambes sera fonction du réglage des sièges avant. Ils devront en outre se priver de champ visuel latéral, la custode ayant été en partie sacrifiée au profit de la ligne extérieure de l’auto. Enfin, une console centrale arrière regroupe l’accoudoir ainsi qu’une commande séparée de la climatisation. La finition, bien que rigoureuse, présente cependant quelques fausses notes, notamment dans l’ajustement de certaines pièces hors du champ visuel habituel comme les commandes de réglage des sièges. Par ailleurs, l’utilisation d’interrupteurs et composants issus de la banque d’organes de Fiat nous rappelle que les économies d’échelle n’ont pas de prix et concernent tout le monde… Enfin, les perspectives de vente aux USA ont conduit à l’aménagement de pas moins de « quattro » porte gobelets gigantesques, dont l’intégration dans cet univers cosy aurait mérité une étude un peu plus approfondie.

Nous l’avons vu, la GranTurismo reprend la plateforme raccourcie de la Quattroporte. Dès lors, le coupé hérite également de la dernière évolution du fameux V8 4.2 litres qui a été inauguré dans la version « Automatica » de la limousine. Ce propulseur est accouplé à une boîte automatique ZF 6 rapports à convertisseur de couple. A la différence de celui associé à la boîte séquentielle (dénommée DuoSelect), ce bloc arborant des culasses de couleur bleu, a abandonné l’architecture transaxle (boîte de vitesses sur l’essieu arrière) ainsi que la lubrification par carter sec issue de la compétition. Selon le constructeur, le bruit de fonctionnement s’en voit considérablement réduit car ce système n’utilise qu’une seule pompe contre plusieurs pour le système par aspersion. Il faut avouer que la sportivité de la GranTurismo est toute relative et ne justifie pas nécessairement un tel dispositif complexe et coûteux. Qui dit V8 sous-entend des performances au-dessus de la moyenne. C’est le cas sur le papier, où notre moteur annonce une cavalerie de 405 ch à 7’150 t/min pour 460 Nm de couple à 4’750 tours. Inutile de vous préciser que l’octuor affirme sa présence dès le tour de clé par un doux feulement et monte en régime avec rage dans une myriade de vocalises dignes du regretté Pavarotti.

 

Mais attardons-nous un instant sur cette transmission automatique, qui est pour nous une découverte. Il s’agit donc d’une boîte à convertisseur de couple réalisée par ZF, l’un des leaders en la matière. Grâce à elle, la GranTurismo ne renie en rien son patronyme, l’objectif étant de privilégier le confort à la sportivité. Ainsi doté, notre coupé évolue tout en douceur, que le tempo de conduite soit Adagio en ville ou Presto sur autoroute. La gestion électronique, auto-adaptative, intervient toujours au bon moment pour le changement de rapport. Les kick-down sont immédiats, et les à-coups inhérents à la manœuvre sont purement et simplement absents. Un mode « sport » est disponible, durcissant l’amortissement et relevant le seuil de passage des vitesses, permettant ainsi de profiter pleinement des envolées lyriques du V8. Les palettes permettent une utilisation du type « tiptronic » de la boîte, pas vraiment efficiente sur une boîte à convertisseur, et dont l’utilité se résume pour moi à l’utilisation du frein moteur lors des rétrogradages en sortie d’autoroute par exemple. A noter que depuis l’apparition de cette boîte auto chez Maserati, 75% des Quattroporte en sont équipées, ce qui démontre l’intérêt de la clientèle pour ce type de transmission. Les amateurs de sportivité exacerbée verront leurs attentes comblées avec la version « S » de la GranTurismo.

Abonnez-vous !

Les derniers articles dans votre boîte email 1 à 2x par mois.