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Essai VW Polo GTI: Revival ou Karikatur ?

Essai VW Polo GTI: Revival ou Karikatur ?

La première vraie bonne surprise vient dès qu’on tourne la clef de contact : le baryton de l’échappement remplit juste ce qu’il faut l’habitacle. Assez présent pour qu’on se rende compte de ce qu’on a sous le capot – les 4 cylindres répondent bien tous présent à l’appel – mais tout de même suffisamment retenu pour préserver le niveau de confort qu’on attend d’une voiture polyvalente. On ne peut pas vraiment le qualifier de noble ou de subtil, mais il est tout de même agréable. En route ! Lors des premiers tours de roues, l’enthousiasme retombe momentanément. Les suspensions sont un peu sèches, ce qui pénalise le confort de roulement en ville. Un peu dommage pour une citadine, fut-elle sportive. Allons plutôt faire un tour dans notre belle campagne verdoyante pour voir si les choses s’améliorent. Une fois la mécanique en température, on peut se dévergonder un peu et là, l’enthousiasme revient au galop : les acousticiens de chez VW nous ont gâtés : à partir d’un certain seuil d’accélération, un système de clapet actif ouvre totalement l’échappement et la sonorité se fait encore plus présente dans l’habitacle, où le sifflement du turbo se mêle à présent aux basses graveleuses de l’échappement. Devant tant de bonne volonté manifeste, je renouvelle quelques fois l’expérience… ambiance Fast and Furious garantie, jusque dans l’effet turbo dont le délai de mise en pression se fait clairement sentir. Nostalgiques des R5 GT Turbo, réjouissez vous : le turbo à l’ancienne est de retour !

Essai VW Polo GTI: Revival ou Karikatur ?

Pour quelqu’un qui, comme moi, a une préférence pour les moteur atmosphériques ronds et linéaires, ça surprend, mais on se prend assez vite au jeu. Du coup, les sensations de performances sont un peu faussées, mais dans le bon sens. Ce creux à bas régime et ce lag rendent la poussée qui s’en suit d’autant plus impressionnante, et l’on a la sensation d’aller plus vite qu’en réalité. Si on compare avec une C2 VTS, par exemple, on aurait tendance a croire que la Polo tire beaucoup plus fort. Mais la réalité des chiffres est là : à peine 1 dixième de différence entre les deux sur le 0-100, autant dire rien du tout, la faute sans doute au poids un peu élevé de la Polo.

Les rapports s’enchaînent, la suspension se fait un peu oublier, comme si le réglage avait été fait pour rouler fort, mais les raccords de route restent bien sensibles, peut-être un peu trop.  Quelques enchaînements de virage mettent en exergue un léger manque de remontée d’informations, comme si la direction était physiquement déconnectée des roues, façon Playstation, mais en revanche, la consistance de celle-ci est excellente, assurant une bonne fermeté et permettant de bien tailler ses trajectoires. On peut alors profiter du châssis, rassurant et équilibré. La tendance au sous virage est nettement présente, et rassurera le plus grand nombre, mais l’agilité reste de mise. Pour le retour, je décide de prendre l’autoroute, histoire de voir la polyvalence de la voiture, qui n’est pas forcément le point fort de la catégorie, on s’en serait douté.  La boite 5 n’aide pas à économiser l’essence ou ses tympans, mais cela n’occasionne aucune gêne, d’autant plus que le couple permet de bénéficier de bonnes reprises et de ne pas craindre de monter le toboggan fribourgeois.

Essai VW Polo GTI: Revival ou Karikatur ?Essai VW Polo GTI: Revival ou Karikatur ?

Au final, cette Polo offre beaucoup plus de polyvalence et de sensations de nervosité, effet turbo à l’ancienne oblige, qu’une C2 VTS, mais pas forcément plus de plaisir. Ni plus de performances si l’on en juge par les chiffres constructeurs. Par contre, le couple échappement sauce tuning et turbo à l’ancienne nous ramène à une époque ou la conduite était moins cérébrale, moins électronique, plus nature, en quelque sorte. Le coup de pied aux fesses, le broooooo qui va avec, on y est : c’est l’époque des GTI ! La Polo GTI mérite donc son nom, et peut l’arborer fièrement sur sa calandre.

Essai VW Polo GTI: Revival ou Karikatur ?

Prix: c’est là que le bat blesse véritablement. A 28’900 CHF, la Polo GTI est une voiture bizarrement placée sur le marché : beaucoup plus chère que ses concurrentes directes en termes de performances, mais beaucoup moins performante que ses concurrentes en terme de prix. Si on cherche une voiture de sport bon marché, autant se tourner vers une Citroën C2 VTS. Si on cherche une sportive pure et dure, autant aller chercher dans les autres marques du groupes, on finira bien par tomber sur la Seat Ibiza Cupra, moins chère et plus performante, tandis que sur le plan du confort bourgeois, une 207 XSI sera plus à son affaire. Alors, la petite Polo ne serait elle bonne à rien ?

Au contraire ! La Polo semble être destinée à faire la synthèse de tout ceci. Plus sportive que la 207, plus polyvalente que la C2. Elle offre le choix entre les carrosserie 3 et 5 portes, ce qui est plutôt rare dans la catégorie, pour ne pas dire unique. En fait, seule la 207 XSI le propose aussi, mais pas la GTI. Les familles y seront sans doute sensibles. Autre argument pour ceux qui veulent rationaliser leur achat, la petite Volkswagen risque de mieux tenir la cote en occasion que ses concurrentes, badge oblige. Dernier motif de satisfaction, la consommation, ou non seulement, j’ai réussi à tenir les chiffres constructeurs, mais j’ai même réussi à faire mieux, avec une moyenne de 7.5 L/100km, ce qui reste raisonnable. Alors, tant pis pour les amortisseurs en bois et pour l’intérieur de Mormon, la Polo est une vraie GTI, et (presque) raisonnable en plus! Karikatur donc ? Non, Revival ! Son seul vrai défaut reste son prix, qui peut inciter fortement à passer à la catégorie supérieure, Corsa OPC, Clio RS, mais qui n’existent pas en 5 portes.

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