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Essai BMW 130i – Baby M ?

Essai BMW 130i E87

La BMW 130i E87 à l’essai: une Baby M ? 

Héritière de la série 3 Compact, la série 1 a la mission stratégique de défendre les couleurs Münichoises dans le segment des … compactes, justement. Difficile de parler d’entrée de gamme avec des tarifs démarrant à 31500 CHF pour une 116i de base, parlant plutôt de produit d’appel pour une marque au badge prestigieux. La recette est à l’automobile ce que la Weissbier est à la bière : Münichoise et traditionnelle. Moteur devant, roues arrières motrices, et vous au milieu.

Si le flame surfacing de Chris Bangle est encore très perceptible, notamment au niveau de la découpe des optiques ou des bas de caisse en forme de baignoire, la série 1 est plus séduisante en vrai qu’en photo, peut-être une question d’angle de vision. L’insistance avec laquelle Chris Bangle puis Adrian van Hooydonk, fervents disciples appliqués d’Emile Coué, nous ont bassiné du succès intergalactique de la série 7, cuvée E65, est suspecte. Reste que notre 130i Bleu Le Mans équipée du Pack Sport M est fringante, avec sa prise d’air caractéristique au centre du bouclier avant. Il ne lui manque que ses jantes de 18 pouces aussi estivales qu’optionnelles pour lui donner une présence un peu plus musclée.

Un volant en cuir à la jante charnue, avec rappel sur le pommeau, intérieur cuir, il n’y a guère que les inserts en tôle étampée avec un étonnant motif hexagonal qui jure un peu, mais ça reste nettement mieux que du plastic peint couleur titane. La liste d’option pléthorique permet probablement de choisir d’autres finitions. La qualité des matériaux a dû faire l’objet d’âpres discussions, on a dépensé là où c’était le plus visible, mais on a économisé ailleurs, témoin l’habillage des sièges ou de la porte du coffre.

A l’entame des pentes des alpes vaudoises, l’indicateur du DSC (Dynamic Stability Control) s’affole en clignotant frénétiquement à chaque appui, ce malgré une chaussée sèche mais fortement salée. Le 6 en ligne donne de la voix, et quelle belle voix ! Un bruit naturel, sans artifice acoustique, qui passe du grondement sourd pour aller crescendo jusqu’au hurlement à l’approche de la zone rouge, à 7000 t/min. Pas de doute, le légendaire six-en-ligne aime les hauts régimes, et le fait savoir de belle manière. Le timbre à haut régime n’est pas sans rappeler un autre six-cylindre prestigieux, le boxer de la Porsche 997, rien de moins.

La poussée est franche et linéaire, mais on prend plaisir à garder le six cylindres entre 4 et 7000 tours, ce d’autant plus que la boîte est un régal à manier, à l’instar de la 325i  essayée récemment, bien qu’un peu plus virile et sportive. Précise, courte dans ses débattements, seul le passage 4-5 m’a un peu perturbé pendant l’essai, demandant de bien décomposer le mouvement latéral.

Par égard pour la santé mentale du DSC, je passe d’une chiquenaude sur le bouton (curieusement placé au sommet du tableau de bord, juste au-dessus du signal de détresse) en mode DTC (Dynamic Traction Control), une mode où le contrôle de stabilité reste enclenché mais vous donne suffisamment de latitude pour jouer avec les qualités dynamiques de la voiture. Comme sur la M3, les interventions du DSC sont remarquables de douceur et d’efficacité, mais le mode intermédiaire DTC est suffisamment permissif pour se faire plaisir sur route sinueuse tout en conservant un filet de sécurité. Pour ceux qui en ont les aptitudes, une pression prolongée sur le bouton magique annule toutes les assistances à la conduite, et l’équilibre général est remarquablement sain. Pour tous les autres, le mode DTC est un compromis réussi, communiquant les caractéristiques dynamiques d’une vraie propulsion de sport à un niveau de puissance plus qu’honorable, mais gérable. Passage du sous-virage au survirage au lever de pied, glissades sous accélération. Pas d’autobloquant cependant, il faut s’attendre à ce que la roue arrière intérieure patine en sortie d’épingle serrée.

 

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