27’000 km en Ferrari F355 GTS F1: le prix du rêve
Problèmes notoires … vécus
Les collecteurs d’échappement. Selon des statistiques inofficielles mais crédibles, environ la moitié des voitures en souffrent. Les symptômes vont de la fuite progressive, audible et qui altère la note d’échappement et rend le bruit gras, à une déchirure ou fonte totale du collecteur. Invisible à l’œil nu car les collecteurs sont caissonnés pour des raisons de bruit. La pièce coûte 3700 CHF hors main d’œuvre et TVA. Les deux collecteurs ont lâché à 6 mois d’intervalle sur ma voiture. Les pièces d’origine (Ansa) récentes semblent être de meilleure qualité – aucun problème à reporter depuis leur changement – mais beaucoup de propriétaires, échaudés, ont opté pour des adaptables de QV London ou Quicksilver. Le problème n’a pas été corrigé en production, toute voiture avec ses collecteurs d’origine est candidate au problème.
Manchons de cardans. Comme sur beaucoup d’autos, ils finissent par se déchirer et doivent être remplacés avant que les cardans eux-mêmes ne souffrent des éléments. A inspecter à l’achat, mais le coût de la pièce et de la main d’oeuvre sont convetionnels.
Carrossage et usure des pneus. Le carrossage fortement négatif à l’arrière use prématurément les pneus arrières à l’intérieur. Inutile de vérifier l’usure à l’extérieur ou au centre, c’est les 2cm de bande intérieure qui finissent lisses voire à la corde si on ne surveille pas. Inévitable: une réduction du carrossage se traduit, selon les professionnels, par un sous-virage catastrophique. Un deuxième jeu de jantes arrières pour finir sur circuit des pneus illégaux est une possibilité à envisager.
Bulles sur la console centrale. Sous l’effet de la chaleur, des bulles peuvent se former sous la couverture de la console de ventilation. Une fois apparues, difficile de les faire disparaître. Le prix de la pièce d’origine est comique, mais des adaptables sont disponibles aux Etats-Unis.
Les jauges à essence sont notoirement imprécises, il reste une bonne trentaine de litres lorsqu’elle indique la panne sèche. J’ai candidement harcelé mon concessionnaire dans les premiers mois jusqu’à me faire une raison : le système ne marche tout simplement pas. Il serait parfois plus simple de confesser ce genre de tares au client. Sur les F1, l’absence de jauge de température d’huile est irritant, on finit par extrapoler conservativement sur la température d’eau. J’aurais préféré me passer d’horloge.
Problèmes notoires … épargnés (ou évités)
Guides de soupapes défectueux. Principalement mais pas uniquement réservé aux voitures de 1995, le problème n’est pas nécessairement détectable par des tests de compression/fuite et se traduit plutôt par une consommation d’huile exagérée. Plus de détails disponibles ici.
Raccords d’ailes arrières. Le joint entre les piliers et ailes arrières se boursouflent sous la peinture sur des autos exagérément sollicitées (mode sport sur routes défoncées, usage excessif sur circuit). Vu sur des 355 Challenge comme des GTB, il est aisément visible en observant l’arête de jointure. Passer son chemin …
Cuir de tableau de bord. Faute d’un entretien rigoureux ET adéquat (utilisez des produits de qualité), le cuir du tableau de bord a tendance à se rétracter et à bailler autour des bouches d’aération. Passage obligatoire chez le sellier, probablement cher en main d’œuvre.
Quelques chiffres
Production : Mai 1994 à 1999, 11165 voitures au total
355 | GTB | GTS | Spider |
Manuelle | 3829 | 2048 | 2664 |
F1 | 1042 | 529 | 1053 |
Ces volumes de production, dépassés depuis par la 360 (17645 exemplaires), représentent une augmentation considérable par rapport à la 348. La 355 GTS F1 est la configuration la plus rare, mais n’est pas nécessairement la plus recherchée aujourd’hui.
Le prix du plaisir
Essence: moyenne mesurée sur 9000km : 15.8L/100km, extrêmes de 13.4 à 18.4
Pneus: n’ai roulé qu’en Bridgestone Expedia S01, une des 2 montes d’origine. Compter 10 à 14000km avec les arrières (le manque de couple a ses vertus), le double avec les avants. Ceci inclut des sorties circuits, et un rythme de conduite généralement motivé sur route.
Services annuels: compter 1300 à 1400 francs pour l’entretien courant, huile, filtre à huile, bougies, filtres à essence, air, etc … Peu de différence de tarifs entre le réseau et les indépendants.
Grand service, courroies de distribution: le changement des fameuses et redoutées courroies de distribution doit être fait au plus tard tous les 4 ans ou 40’000km, et nécessite la dépose du moteur (ce qui n’est pas le cas sur la 360; la 430 a une distribution par chaîne). Le changement des tendeurs de courroie est également important car une défectuosité aurait des conséquences aussi dramatiques qu’une rupture de courroie. Coût (combiné avec un service annuel) : de 3400.- chez un spécialiste indépendant à 5900.- dans le réseau officiel; la différence réside essentiellement dans le tarif horaire.
A noter que je n’ai encore eu aucune dépense sur les freins (ni disques ni plaquettes) ou ammortisseurs. L’embrayage est lui aussi d’origine. La centrale Bosch Motronic indiquait une usure de 59% à 40’000km, étonnant pour une boite séquentielle. Un spécialiste m’a conseillé de l’user, jusqu’au bout, la main d’oeuvre ne justifie pas un changement préventif.