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Essai Porsche Boxster S

Porsche Boxster S (981)

La Porsche Boxster S (type 981) à l’essai sur les routes de Croatie. “I have a problem with Porsches. They’re wonderful cars, but I know I could never live with one. Somehow, the typical Porsche people – and I wish them no ill – are not, I feel, my kind of people. I don’t go around saying that Porsches are a pile of dung, but I do know that psychologically I couldn’t handle owning one.” Pendant de nombreuses années, j’aurais volontiers fait mienne cette célèbre pique de Rowan Atkinson ; à une nuance près, d’où mon emploi du conditionnel passé. S’agissant de Porsche, le plus emblématique reste indiscutablement la 911, or je n’ai jamais trouvé cette voiture attirante ; déjà enfant, lorsque j’ai reçu mon premier Super Gobot, Baron Von Joy, une 930 grise, la forme me rebutait.

Puis j’ai été amené à rencontrer une clientèle différente, les “anciens”, ceux pour qui Porsche s’arrête à la 993 et aussi les pistards ; en somme, des gens qui savaient exactement ce qu’ils achetaient et cela non pour le simple prestige du blason. De la passion qui émanait des récits de ces personnes, je me suis dit qu’un jour, il faudrait quand même que j’essaie une 911, or ce n’est qu’en 2005 que je me résous à franchir le pas, ce, avec une 996 turbo dont l’esthétique trouvait quelque peu grâce à mes yeux. La 911, auparavant réputée difficile à emmener, est alors devenue une voiture accessible pour tous, au grand dam des puristes. Au diable mes à-priori négatifs, il ne me faudra pas plus d’une dizaine de minutes de conduite pour reconnaître que cette voiture a un fantastique atout : la communicativité. Malgré son architecture considérée comme hérétique, on sent exactement où se situent les masses et comment elles se transfèrent lors des virages, freinages ou accélérations. Convaincu alors des qualités intrinsèques de la voiture, le problème de l’image demeurait néanmoins entier.

Où réside la nuance alors me direz-vous ? Tout simplement dans le fait que Porsche ne se limite pas à la 911 et que dès mon plus jeune âge, la vue d’une 928, ou même d’une 944, me mettait déjà nettement plus en émoi. Or c’est malheureusement à la mort programmée de cette dernière que débute l’histoire de celle qui nous intéresse aujourd’hui : le Porkster, comme l’appelle affectueusement les Anglais du clan TVR, rivalité internationale oblige. Cas typique de partialité excessive qui décourage tout essai, malgré les multiples échos positifs sur le comportement routier. Sa seconde mouture m’a à peine fait plus sourciller, si j’excepte le Spyder qui proposait une évolution subtile en se rapprochant d’une certaine Carrera GT. Malheureusement trop confidentiel pour que j’aie eu l’occasion de l’approcher. Face au troisième opus, je me vois dans l’obligation de concéder qu’un miracle s’est produit au niveau du design : j’ai beau chercher, je ne vois aucun angle sous lequel je puisse trouver ce Boxster disgracieux, la parenté de style revendiquée avec la 918 n’étant certainement pas étrangère à cette réussite. Ce n’est pas seulement la carrosserie, mais aussi le châssis qui a été revisité ; en prime, l’empattement a été rallongé et le poids diminué. Alors en recevant un sms qui me propose de passer trois jours en Croatie à conduire l’engin ainsi que d’autres bêtes de la même écurie, je me dis « Pourquoi pas ? ».

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1er jour : accueillis dans un des plus beaux hôtels de Zagreb, l’Esplanade – qui recevra notamment le roi de Suède le jour de notre départ – nous passons brièvement par une salle de presse improvisée. Pas de chichis, la présentation du parcours est claire et simple, tout comme l’objectif : faites-vous plaisir à conduire les différents modèles à votre disposition, 911, Cayman S et Boxster S ! A peine arrivé au parking, je fonds sur un Boxster S dont la teinte me séduit particulièrement, un bleu foncé métallisé “aqua blue”, et cède les commandes à mon compère Jean-Pierre. Capote baissée (entièrement automatisée désormais), le convoi se met en route au milieu d’une Zagreb qui semble toujours à l’heure de pointe. Au milieu d’un sympathique désordre, notre armée de Porsches ne passe pas inaperçue, tant d’un point de vue visuel que sonore.

Durant les nombreuses pauses aux feux rouges, certains prennent un malin plaisir à donner des gaz à cœur-joie. Trouvant que notre Boxster manque cruellement de voix, je jette un œil aux touches disponibles : “sport”, “suspension”, “PSM”, rien ne semble lui donner plus de coffre. Mieux, une fois monté en température, l’auto start-stop officie ; nous voilà bâillonnés. Mais extrêmement prompt et discret au redémarrage, le système agit dans l’ensemble de façon quasi imperceptible ; du coup, on ne ressent pas le besoin de le déconnecter. Ah ! J’oubliais : les trois seuls Boxsters présents sont équipés de la nouvelle boîte à vitesses PDK, l’occasion forcée de faire plus ample connaissance avec cette mouture du système à double-embrayage que je n’affectionne guère. Pour l’instant, au milieu du trafic urbain, tout semble fonctionner sans reproche. Pas d’à-coup, pas de patinage, pas de latence, mais pas d’exaltation non plus. Seuls les jappements au rétrogradage procurent un brin de satisfaction.

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