GP F1 Shanghai 2018 : Taureau enragé
Tout cela ressemblait jusqu’au samedi soir à un copier/coller du début des autres courses de ce début de saison compliqué. Tout s’accéléra, d’un coup, pendant la course. Une nouvelle fois après Bahrein, une safety car venait dynamiter une course alors bien en place, et c’est RedBull qui toucha le jackpot avec une stratégie décalée à deux arrêts imaginée avant le départ et tombant de ce fait à point nommé.
Entrée en piste au meilleur moment pour évacuer des débris jonchant la piste consécutifs à un contact entre les deux Toro Rosso (les plus machiavéliques pourraient imaginer un complot Briatoresque), la Safety Car permettaient aux RedBull boys d’effectuer chacun et à quelques secondes d’intervalle (il faut souligner le travail incroyable des mécaniciens RedBull sur cette opération, où pas un dixième de seconde ne fut perdu), un arrêt “gratuit” et de ressortir en pneu neufs soft face à une concurrence chaussée en médiums usagés.
Avec un paquet resserré, tous les ingrédients étaient réunis pour une grosse performance. Ainsi, et tandis que Max Verstappen se prenait, une 3ème fois en 3 courses, lourdement les pieds dans le tapis avec une agressivité coupable et très mal maitrisée (attaque inconsidérée et inutile sur Lewis Hamilton puis (s)abordage au freinage sur Vettel sanctionné d’une pénalité-temps de 10 secondes), Daniel Ricciardo était lui capable de trouver sa voie jusqu’à la victoire multipliant les dépassements imparables. Du grand pilotage, et un “Banana Dan” retrouvé sur le podium.
Voici enfin sa saison lancée au même titre que celle de son écurie. On attend maintenant un plus en vitesse pure (quelques petites dixièmes) afin de pouvoir se mêler à la lutte pour la victoire à la régulière, tout en gardant en tête, déjà, la probabilité très importante d’une future pénalité moteur.
A ce sujet, il est à souligner que le climat délétère entre l’écurie et son motoriste ne s’arrange pas malgré la victoire, chacun y allant, l’inénarrable Helmut Marko en tête, de son charmant commentaire. Le point de non-retour pourrait bien être franchi au sujet de la pérennité de ce partenariat, réponse vers le 15 mai.