Climat et électriques: que disent les chiffres ?
Les électriques sont-elles une solution ?
La réponse simple à une problématique complexe est: ça dépend. De multiples facteurs, notamment de l’endroit où l’on vit et se déplace. Ce type de réponse cadre mal avec les à-prioris des citoyens consommateurs, parfois idéologiques, qui ne tolèrent souvent qu’une réponse catégorique et univoque.
La comparaison entre des écosystèmes aussi disparates que
– l’industrie pétrolière et le moteur à combustion interne d’une part,
– la production électrique, les batteries et moteurs électriques d’autre part
requiert une analyse holistique qui recouvre au minimum la production, l’exploitation et la disposition en fin de vie.
Ces analyses ne foisonnent pas, nous résumons et discutons ici les conclusions de quatre études détaillées.
– Life Cycle CO2e Assessment of Low Carbon Cars 2020-2030 (2013), une étude conduite en 2013 par le cabinet PE International pour le compte de la Low Carbon Vehicle Partnership, une association britannique pour la décarbonisation des véhicules au Royaume Uni, et mise-à-jour en 2018
– Cleaner Cars from Cradle to Grave (2015), une étude conduite par the Union of Concerned Scientists
– Bilans énergétiques, des émissions de gaz à effet de serre et autres impacts environnementaux induits par l’ensemble des filières de véhicules électriques et thermiques (2013), étude commandée par Agence française De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (Ademe) et co-écrite par PE International
– Aktualisierung Umweltaspekte von Elektroautos), étude suisse mandatée par l’OFEV et actualisée en 2018.
L’étude anglaise
L’étude anglaise conclut notamment que dans un scénario typique et à l’horizon 2020, une voiture électrique aura un empreinte carbone de 21.6 tonnes, soit environ 6% supérieure à celle d’une hybride rechargeable, et 12% inférieure à une hybride non rechargeable. Les émissions totales de la voiture électrique sont inférieures de 24.7% à la voiture à moteur à combustion interne classique.
L’empreinte, exprimée en équivalent CO2 de gaz à effet de serre (GES), est équivalente pour une hybride rechargeable (PHEV) et une voiture électrique (BEV), 10% supérieure pour une hybride non-rechargeable (HEV). La voiture électrique est plus propre que la voiture classique à combustion interne, mais seulement de 25%.
Les hypothèses dominantes de l’étude sont:
– Évaluation sur une phase d’utilisation de 150’000 km
– Voiture à combustion de type compact (Golf, Mégane, Focus) de 1240 kg roulant avec un mélange type E10 (essence avec 10% d’éthanol) et ayant une consommation NEDC de 5.83 L/100km, améliorée de 7% à l’horizon 2020
– Voiture hybride de type Toyota Auris, avec un pack NiMH de 1.3 kWh et une consommation NEDC de 4.0 L/100km, améliorée de 6% en 2020
– Voiture hybride rechargeable de type Toyota Prius Plug-In, avec un pack Lithium Ion de 4.4 kWh, et une consommation NEDC de 2.1 L/100km, améliorée de 4% en 2020
– Voiture électrique de type Nissan Leaf, avec un pack Lithium Ion de 24 kWh et une consommation de 150 Wh/km, améliorée de 2% en 2020
– Une production de courant électrique dégageant 390g d’équivalent CO2 par kWh