Essai comparatif: Alpine A110 & Alfa Romeo 4C Spider
Relevé lors du lancement, nous réaffirmons notre verdict au terme de cet essai: nous trouvons l’A110 tarée trop souple en amortissement primaire et c’est regrettable. Alpine n’a pas voulu d’amortissement réglable, même en option, et il est difficile d’en comprendre la justification car il débouche sur ce compromis “mou-dur” qui est frustrant, et les fameuses butées hydrauliques n’y changent rien. Le tarage primaire est trop souple et autorise une prise de roulis trop prononcée, mais l’amortissement secondaire reste assez spartiate, rendant la remontée des inégalités très perceptible.
L’accumulation de kilomètres sur des tracés connus permettent d’affiner l’analyse. Le roulis est très perceptible à la prise d’appui, avec deux conséquences qui sont contraires au but recherché. La première est la perception – paradoxale – d’inertie, qui est antinomique avec la légèreté. Au lieu d’avoir une réaction immédiate, nette et chirurgicale, l’A110 réagit progressivement, mais avec retard, avant de se poser sur son appui. La seconde est la difficulté à percevoir la limite d’adhérence dans les courbes rapides. Il est possible que les pneus Michelin jouent un rôle majeur dans cette sensation de flou, de malléabilité.
Soyons clair: le défaut n’est pas rédhibitoire et ne fait pas de l’A110 une mauvaise voiture. Il ternit juste un tableau qui, sans ce compromis incompréhensible à une époque où les solutions d’amortissement variable abondent, aurait pu atteindre un niveau de rigueur en cohérence avec le reste de la démarche d’Alpine.