Essai Jaguar I-PACE: l’offensive électrique
Le mode Dynamic colore l’affichage derrière le volant en rouge, les accélérations sont perceptiblement plus musclées, l’impression étant accompagnée d’une signature sonore digne de la guerre des étoiles. Les haut-parleurs de l’installation hifi diffusent un son psychédélique simulant la montée en régime du moteur. Nous avons vainement cherché à l’éteindre, peut-être qu’une mise à jour du software va le permettre, il est pour moi suffisamment désagréable pour renoncer à l’utilisation du mode Dynamic.
Durant ce test, nous n’avons pas pu mesurer la consommation de la voiture, au départ l’autonomie indiquée atteignait 400 km à l’arrivée 80 km. Entre deux nous avons effectué un peut plus de 200 km en roulant de manière plutôt agressive, sans ménagement. Le calcul de l’autonomie étant constamment adapté au style de conduite, il est impossible d’en tirer des enseignements pour une utilisation plus classique. On peut tout de même tabler sur une autonomie considérable permettant de tenir plusieurs jours d’utilisation pendulaire normale. La voiture est spacieuse pour les passagers comme pour les bagages.
L’I-Pace n’est pas aussi extrême que ce que Tesla propose en terme de performance ou de choix d’interface utilisateur. Elle s’écarte tout de même de l’expérience de conduite d’une voiture à moteur thermique par la disponibilité et l’ampleur du couple propre aux électriques, ainsi que le silence de fonctionnement et l’absence de vibration.
Jaguar délivre ainsi une très bonne copie à mes yeux: l’I-PACE n’est pas un saut à pieds joints dans le futur comme Tesla le propose, mais elle n’est pas non plus une représentante nostalgique de la voiture du 20ème siècle. Elle offre la possibilité de se projeter dans un futur inéluctable en préservant les codes d’aujourd’hui en terme de style comme de prise en main, ainsi qu’un gabarit conventionnel pour nos longitudes. Elle est également plus raisonnable qu’une Tesla en termes de performances.
Jaguar fait le pari – ambitieux en termes de perception – de reporter sur sa clientèle le souci de trouver une station de charge en ne proposant « que » une application – tierce qui plus est – d’aide à la localisation de ces points de charge, ce qui selon les schémas d’utilisation réels de la clientèle pourrait s’avérer plus ou moins problématique face au large réseau de superchargers de Tesla ou aux plans des allemands avec Ionity. Il sera très intéressant de suivre l’évolution des ventes avec l’arrivée des concurrentes Audi e-tron et Mercedes EQC dans les mois à venir. Cette Jaguar est disponible au prix de base de CHF 82’800.- en Suisse et €78’380.- en France, mais le passage inévitable par le catalogue d’options vous amènera très vite à 100’000 CHF pour une configuration cohérente.