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Essai McLaren 650S Spider: le Grand Huit

Essai McLaren 650S Spider Essai McLaren 650S Spider Hospice du Grimsel

Une courte pause au sommet à 2164m, traditionnellement d’abord devant le panorama somptueux de la vallée de l’Aar, puis côté sud devant le Totensee, me permettent de détailler la ligne de la 650S. Je ne suis personnellement pas inconditionnel du style de la face avant, hérité de la P1, mais les flancs et l’arrière sont d’une grande élégance, et la théatralité des portes en élytre renforcent la touche exotique. Ce choix a sans doute permis à McLaren d’avancer l’habitacle relativement aux roues avant du fait de l’absence de charnière, mais le résultat reste compromis en termes d’accès à bord – on s’y fait – et franchement peu pratique sur des places de parc plus exigües. Un motard italien s’approche avec un regard inquisiteur, cherchant en vain du regard un cheval cabré sur le capot ou les flancs, mais repart malgré tout avec un pouce levé et une moue approbatrice à la mention de “McLaren”.

Essai McLaren 650S Spider

La descente du Grimselpass sur Gletsch permet surtout d’admirer le versant valaisan de la Furka et le tracé qui cisaille en diagonale le flanc sud ouest du Furkastock. La séquence de sept diagonales ne vaut pas la glorieuse variété de la montée côté bernois, mais a quelques spécificités intéressantes qui rompent la monotonie d’une pure succession d’épingles à cheveux.

Furkapass

La remontée vers les vestiges du glacier de la Furka est le genre de tracé qui permet au V8 de la 650S de donner la pleine mesure de ses performances. Malgré l’altitude (le col culmine à 2429 m), le couple ne fléchit pas et le Spider s’extrait comme une balle de chaque épingle. Le col passé, la descente sur Andermatt est à considérer comme un parcours de transition ou de “digestion” après une bombance pantagruélique. Etroite, bosselée, ce n’est pas une route à aborder avec verve, et la probabilité de se retrouver coincé derrière plus lent que soi est élevée. Sur un revêtement défoncé, la rigidité du Spider n’est à aucun moment prise en défaut. Aucun soubresaut, aucune vibration perceptible tactilement ou visuellement.

Essai McLaren 650S Spider

McLaren semble avoir révisé en profondeur son système original d’amortissement, dénué de barres anti-roulis. La sensation de tapis volant est plus fugace, réservée à des configurations particulières de vitesse et de revêtement. Même en mode Handling Normal, la 650S me parait en moyenne plus ferme que ne l’était la MP4-12C, un peu comme si McLaren n’avait plus cherché à mettre en avant l’extrême confort dont la voiture était capable, et souhaité éviter le côté à la fois novateur et quelque peu déroutant de cet infime flottement lors des prises d’appui. La 650S n’est pas inconfortable, mais elle n’a plus le confort remarquable de la 12C dans son mode le plus souple.

Furkapass Furkapass, Belvédère

Avec un toit rigide qui s’ouvre ou se ferme en 17 secondes jusqu’à 40 km/h, l’isolation phonique est parfaite une fois le toit déployé. Le surcoût par rapport au coupé est significatif (30’000 CHF), mais la contrepartie est un plaisir magnifié par les sensations sonores, olfactives et thermiques du grand air. Plume en main pour signer un bon de commande, je sacrifierais sans doute quelques pièces en carbone pour jouir du plaisir incomparable d’un cabriolet, surtout lorsqu’il n’implique pas de compromis sur le confort ou la rigueur. Le Spider est LA 650S à acheter.

Sustenpass

Les périples dans les alpes ont souvent leur moment de magie en fin de journée, quand la lumière rasante amplifie les contrastes, les routes deviennent désertes et la montagne retrouve sa majesté sauvage. La montée du Sustenpass depuis Wassen est atypique, contrastant agréablement avec les successions d’épingles qui ponctuent la majorité des cols alpins. Très fluide mais malgré tout rythmée et ponctuée de virages marqués, elle suit le relief à flanc de côteau avec une vue magnifique sur le massif du Sustenhorn. Le mordant et la hargne du 3.8L biturbos sont époustouflants, une gnaque monumentale qui force l’admiration. Il y a autant de panache dans ses reprises saignantes que dans l’absence totale d’inertie du chassis. On a trop tendance à banaliser, considérer les chiffres en isolation les uns des autres, mais 678 Nm, 650 chevaux et 1478kg sont une combinaison explosive.

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