Au volant : Audi RS Q3

Au volant de l’entrée de gamme Audi RS, le RS Q3.
Le segment des SUV compacts ou crossover a longtemps été l’apanage des japonais, les Honda CRV et Toyota RAV4, entres autres, ont été rejoint plus tard par le Nissan Qashqai et les marques coréennes. Les constructeurs européens ont suivi le mouvement dans les années 2000. Les constructeurs premiums ne restent pas les bras croisés et commencent à compléter leur gamme avec des modèles sportifs. Audi est le premier à le faire avec le RS Q3, Mercedes viendra au printemps prochain avec une déclinaison AMG de son tout nouveau GLA, BMW toutefois ne semble pas, pour le moment, prévoir une version M de son X1.

Audi a choisi le Q3 pour poser pour la première fois son badge RS sur un SUV. Le Q5 n’a pour le moment reçu « que » le traitement « S ». La mécanique de ce RS Q3 provient des RS3 et TT RS, il s’agit donc du moteur 2.5l 5 cylindres en ligne turbocompressé développant dans ce Q3 la puissance de 310 ch de 5’200 à 6’700 tr/mn et un couple de 420 Nm sur pratiquement toute sa plage d’utilisation : de 1’500 à 5’200 tr/mn. Le moteur a donc été légèrement apaisé par rapport à ses sœurs proposant jusqu’à 50 ch et 45 Nm de plus sur la TT RS plus. La transmission aux quatre roues est assurée par un embrayage central multi-disques à commande électro-hydraulique. La boite à vitesse S-tronic double-embrayage à 7 rapports est l’unique choix possible sur le RS Q3.

Des roues de 18 pouces équipent en standard (20 pouces sur notre voiture de test) le RS Q3. Le châssis a été abaissé de 25mm par rapport au Q3. Tous les attributs de la gamme RS ont été appliqués à ce SUV: grilles frontales surdimensionnées en nid d’abeille, spoiler de toit plus grand, pot d’échappement ovale dans l’extracteur arrière et les coques de rétroviseurs traitées en aluminium mat. Notre exemplaire de test est équipée du pack noir brillant (option à CHF 840.-) tout à fait adapté à la couleur blanche et montrant une certaine discrétion. Il est en effet possible d’obtenir les entrées d’air verticales de refroidissement des freins avant en aluminium contrastant avec le reste de la grille ainsi que l’inscription Quattro en larges lettres au centre du spoiler, rendant le tout un peu trop agressif à mon goût.

A l’intérieur la position de conduite sur ce Q3 est typique des SUV plus grands avec une assise haute et droite, le volant moins vertical que dans une berline et positionné plus haut. Malgré qu’il soit actuellement le plus petit SUV de la gamme, il offre une vue périphérique similaire à un Q5 ou un Range Rover Evoque, on domine le trafic. L’intérieur de notre modèle de test est dominé par les coutures contrastées en losange des sièges en cuir, à mes yeux c’est du plus bel effet (option à CHF 2’290.-). On retrouve le volant RS à jante aplatie et cuir perforé déjà vu sur la RS4. Sur le tableau de bord un écran de 6.5 pouces affiche les différents paramètres de réglage de la voiture, du GPS et des systèmes d’infotainment. Le « drive Select » commun à toutes les Audi modernes est ici dans une version simplifiée, n’offrant que des possibilités limitées : l’assistance de direction, la réactivité de la pédale d’accélérateur et la commande des clapets d’échappement. Il ne possède pas de mode individuel programmable à sa guise. Sinon le caractère de la voiture est souligné par les inserts optionnels en carbone (CHF 460.-)

Il est temps de prendre la route. La boite S-Tronic à 7 rapports fonctionne bien, elle paraît mieux calibrée que la S-Tronic 6 rapports essayée récemment sur l’Audi S3 Sportback. Le mode automatique permet de rouler sans se prendre la tête en ville et se fait totalement oublier. Les relances s’effectuent pour la plupart du temps sans le rétrogradage désagréable remarqué sur la S3 et ainsi sans délai. Donc pour le moment ce RS Q3 est une bonne surprise, les trajets quotidiens s’avèrent très agréables. Le son rauque du moteur est discret, il est bien atténué dans l’habitacle. Seul le start-stop automatique à l’arrêt est un peu rugueux au démarrage et provoque un à-coup.

En accélérant le rythme, je sélectionne le mode dynamique qui ouvre les clapets de l’échappement. Les prises de régimes sont maintenant plus vocales, le son rauque et atténué devient plus rond dans un volume plus important mais restant très agréable. Les changements de vitesse sont accompagnés d’un coup de gaz, à la montée des rapports comme à la descente, donnant une belle ambiance sonore. En mode manuel la boite est réactive et très douce, aucun à-coup à signaler. A noter toutefois que les palettes au volant sont un peu petites et pourraient être un peu plus facile d’accès. Le moteur est très linéaire dans les montées en régime. Il pousse de manière soutenue dès les plus bas régimes, mais je l’ai trouvé moins saignant que le 2.0L TFSI de la S3 Sportback dont la poussée semble plus forte. Il a tendance à s’essouffler dans les hauts régimes, au-dessus de 5’500 tr/mn. Pour notre RS Q3 de test, nos balances indiquent un poids de 1720 kg (58.1% sur l’avant, 41.9% sur l’arrière) soit 214 kg de plus que la S3. C’est sans doute un facteur important dans cette différence de perception. Lors de cet essai la consommation d’essence a été de 13.36 l/100km, l’ordinateur de bord confirme cette valeur en affichant 13.3 l/100km.

Dans les virages par contre notre petit SUV se comporte très bien. Le roulis est certes amplifié par la position de conduite haute, mais lorsqu’on s’y est habitué on constate un bon appétit pour les routes sinueuses. En entrée de virage il faut attendre d’être bien calé sur sa trajectoire pour remettre les gaz. A ce moment là on perçoit très bien le train arrière aidant à inscrire la voiture dans la courbe. Sans doute un effet de l ‘EDS, le différentiel arrière dont le blocage est assuré par une action sur les freins. Un comportement qui incite à augmenter l’allure, mais qui montre aussi qu’il serait utile de pouvoir disposer de sièges offrant un maintien un peu plus prononcé. Manifestement Audi ne dispose pas dans sa banque de pièces détachées de baquets adaptables à ses SUV. Le RS Q3 est à l’aise dans les grandes courbes il l’est un peu moins dans les enchainements de virages serrés, mais globalement on peut rouler vite et en confiance. Le freinage s’est montré au-dessus de tout soupçon.

J’ai trouvé ce Q3 étonnamment vaste à l’intérieur. Les passagers à l’avant comme à l’arrière, du fait de l’assise verticale, sont à l’aise malgré une voiture dont les dimensions sont compactes : 4m41 de longueur et 1m84 de largeur. Le coffre est un peu plus chiche avec ses 356 litres plutôt petit par rapport à ses concurrents directs. La plage arrière recouvrant le coffre est fixe, ce qui n’est pas très pratique, il peut toutefois être enlevé pour les transports d’objets encombrants.

Avec son RS Q3 Audi rend un peu plus abordable l’accès à la gamme RS, le ticket d’entrée se situe maintenant à CHF 74’600.- (€61’400). En terme de look extérieur on en reçoit pour son argent, les spécificités des autres modèles RS sont bien présents et en fonction des choix de couleur ou de packs décoratifs on peut les rendre plus ou moins visibles. A l’intérieur on retrouve également le volant caractéristique, mais avec un tableau de bord de Q3 on part d’assez loin, et il y a des compromis à faire, le siège ou le Drive Select en sont les plus importants. Le moteur est pour moi une légère déception. Il se comporte parfaitement pour les trajets quotidiens, ce qui est une excellente nouvelle, mais il manque un peu de rage en roulant de manière plus sportive. L’adition du bridage à 310 ch et du poids de 1720 kg est surement responsable de cette perception. L’expérience de conduite reste du niveau des grandes sœurs grâce à une boite à vitesse et une bande son bien calibrées.

Prix et options du véhicule essayé

Face à la concurrence

Nos chaleureux remerciements à toute l’équipe du garage Arénaz de Romanel-sur-Morges pour le prêt de cette Audi RS Q3.

Galerie de photos

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