Pour le trajet routier, je me précipite vers une magnifique A45 AMG Edition 1 noire. Ses attributs aérodynamiques soulignés de rouge ainsi que les jantes 19 pouces attirent tout amateur de voitures sportives. Je m’installe dans un baquet sport au dessin parfait, assurant un maintien adéquat tout en restant confortable. Le prix du package est conséquent (CHF 9’400.- / 12’500€) mais il est difficile de ne pas craquer devant une telle abondance de systèmes et décorations étudiés pour magnifier les sensations de conduites. Je note le volant aplati sur le bas et le haut dont la jante est recouverte de microfibres sur les côtés où les mains prennent place et de cuir soyeux pour le reste. Les palettes de changement de vitesse sont en aluminium, comme sur les autres modèles AMG. Des étriers de freins peints en rouge et, entres autres, un échappement à deux doubles sorties. Je trouve l’aileron arrière du package aérodynamique un petit peu exagéré, mais si c’est le prix à payer pour obtenir le reste, je m’en accommode.

J’ajuste le siège à l’aide des multiples réglages électriques ainsi que la position du volant et je boucle la ceinture de sécurité rouge. Dès la mise en route du moteur, elle se tend pour assurer son rôle correctement, un des nombreux systèmes que Mercedes a mis au point pour améliorer la sécurité. Le moteur s’ébroue dans un  bruit sourd, je supprime le mode ECO, place le levier de sélection de la boite sur D puis sélectionne le mode manuel et nous voilà partis. Dans la circulation, les rapports s’enchainent sans le moindre à-coup comme on s’y attend aujourd’hui avec une boîte à double-embrayage. La première opportunité pour ouvrir en grand se présente sur la rampe d’entrée de l’autoroute où je peux accélérer à fond. Le passage proche de la zone rouge de première en deuxième s’avère un peu brusque, mais le coup de pétard qui l’accompagne est jouissif. De deuxième en troisième, pas le moindre à-coup ne vient perturber la mise en vitesse.

Le tronçon sur autoroute me permet de voir si les reprises sont au rendez-vous. En-dessous de 3000 tr/mn, le 4 cylindres n’est pas très énergique, mais au-delà le moteur répond présent. Place à une belle route de montagne, l’amortissement est ferme mais pas inconfortable, la voiture ne se désunit pas. La transmission aux quatre roues se joue des conditions de route humide avec facilité, on peut en tout temps accélérer sans retenue, sans soucis. Comme attendu, chaque rétrogradage est accompagné d’un coup de gaz. Plus tard sur la piste de slalom, j’ai l’occasion de passer de l’A45 AMG à une A250 Sport, le contraste en comportement est frappant, cette dernière prend un roulis plus important, les enchainements gauche-droite deviennent plus paresseux. Un exercice certes très particulier, mais nul doute que sur route l’écart se manifestera également. Dans ces conditions humides, je ne constate un léger sous-virage que lorsque l’attaque est trop prononcée en abordant les virages les plus serrés. Dans les enchainements plus rapide, l’A45 AMG est souveraine. Dans ces conditions, j’apprécie aussi le ressenti au volant, il est aisé de détecter les limites d’adhérence du train avant et d’agir en conséquence. La direction électro-mécanique au tarage spécifique AMG montre ici ses qualités.

Le prix de base de cette A45 AMG est de CHF 64’100.- (€51’900.-) mais une configuration « chargée » comprenant le pack Edition 1 va dépasser les CHF 80’000.- (en France on se rapproche de €70’000.-). C’est un prix conséquent mais pas complètement décalé. Avec les cycles de renouvellement des produits chez Audi ou BMW aujourd’hui l’A45 AMG n’a pas vraiment de concurrence. Les S3 et M135i xDrive me semblent moins radicales, par contre il y a quelques années une Audi RS3 ou BMW 1M aurait constitué une alternative crédible. Les prix de base de ces dernières étaient respectivement de CHF 79’900.- (€55’400.-) et CHF 74’300.- (€53’400.-), mais c’était avant la crise de la dette européenne et ses effets bénéfiques sur le prix des voitures neuves en Suisse.

En conclusion de ce bref contact, j’ai été séduit par cette petite AMG. Je retiens une ambiance très sportive dominée par un châssis ferme et réactif, un moteur à la hauteur et surtout une expérience auditive très typée. L’échappement domine les autres sources de bruit, les montées de rapport à haut régime restent dans ma mémoire, je ne connais aucune voiture de série procurant un tel effet sonore. Reste à vérifier le tout lors d’une utilisation plus proche de l’usage réel d’une telle voiture.