Range Rover Evoque – Essai
Nous n’avons pas tenté de vérifier les capacités de l’Evoque hors des chemins battus, mais Range Rover précise que l’entrée de gamme n’a rien à envier de ses grandes sœurs pour cet aspect. Par exemple la profondeur de gué possible est de 50cm. Gageons que peu de propriétaires vont aller explorer ces aptitudes de la voiture. Nous avons toutefois été surpris lors d’une marche-arrière dans le sable, les deux roues arrière patinaient sans provoquer le blocage du différentiel central Haldex.
C’est donc sur route que nous avons roulé en majorité avec ce Range Rover, comme très probablement la toute grande majorité des acheteurs de cette marque. Lors de notre prise de contact l’automne dernier le comportement routier de l’Evoque ne m’avait pas convaincu. Contrairement à notre voiture de test actuelle, le système de suspensions actives « Adaptive Dynamics » n’était pas installé (option à CHF 1’500.-). Ce système permet d’adapter les suspensions à différentes configurations de route ou de terrain grâce à des amortisseurs « MagneRide » dont la dureté peut être ajustée en continu. Au tableau de bord il est possible de sélectionner différents modes, dont plusieurs sont totalement inédits dans ce segment, et contribuent à renforcer l’image baroudeur de ce véhicule. Nous avons donc le choix entre « normal » et « dynamique » pour la route, « herbe, cailloux, neige », « boue, ornières » et « sable » pour les conditions d’adhérence précaire.
J’aborde les premières courbes de mon trajet en montagne avec le sélecteur de mode des suspensions en mode normal. L’inscription dans le premier virage en conduite rapide me laisse dubitatif, l’important roulis et l’inertie conjugués à un siège très peu enveloppant m’oblige plus m’accrocher à son volant qu’à tailler une trajectoire. Le transfert de masse pour le virage suivant de l’enchainement ne m’incite pas à insister. Je retrouve également lors des freinages appuyés une forte plongée de l’avant qui, en virage, demande de l’attention. L’impression est similaire à ce que j’avais expérimenté lors de la prise de contact, peu rassurante. Mais, cette fois je dispose de la possibilité de passer en mode dynamique où ces défauts se retrouvent en grande partie gommés. La voiture devient plus incisive, elle s’inscrit mieux en virage et les freinages appuyés peuvent être abordés en toute confiance.
La direction à assistance électrique m’a aussi demandé plusieurs jours d’adaptation. Rappelons que ce système permet des économies de carburant, mais au détriment du feeling, surtout en conduite rapide. Les actions au volant sont exagérées, et nécessitent des corrections lors des enchainements de virages. On s’y habitue mais au début c’est assez déroutant. Malheureusement, ce type d’assistance va devenir le standard dans la production automobile, Range Rover est loin d’être le seul constructeur à l’avoir choisi.