Porsche Panamera Turbo S : Essai
Le sommet de la gamme Panamera à l’essai.
Décriée par certains puristes, la Panamera a donné raison à Porsche de la plus belle manière qui soit: d’excellents volumes de vente. Nous nous étions déjà penchés sur le cas de la Panamera 4 avec son V6 de 300 chevaux, pas tout-à-fait à la hauteur d’un châssis très réussi. La version Turbo S dope le couple et la puissance, mais amène-t’elle l’agrément et le brio espérés ?
Pour la deuxième fois en quelques semaines, je récupère les clés d’une Porsche Panamera. L’exemplaire noir qui m’attend dans une station d’essence quelque part entre Lausanne et Genève ne semble pas différent de celui qui m’avait été prêté le temps du contrôle d’extension de garantie de ma 911 Carrera S. A un détail près, l’inscription “Turbo S” qui complète la désignation du modèle à l’arrière.
En regardant avec attention, ce n’est pas le seul élément qui, de l’extérieur, différencie cette Panamera Turbo S du reste de la gamme. De subtiles modifications à l’avant et de généreuses jupes sur le côté donnent à cette version une allure franchement plus agressive. Si la seule évocation du style de la Panamera suffit à déclencher de vifs débats, il faut reconnaître que la mission des designers de Stuttgart n’est pas simple, qu’il s’agisse de réinventer les nouvelles générations de 911 ou de greffer l’ADN de la 911 à des modèles destinés à étendre la gamme du constructeur. Mais quel que soit son point de vue, on ne peut nier à la Panamera de la classe et une belle présence. D’ailleurs nombreux sont ceux qui se retournent sur son passage. Et les questions de style n’ont pas retenus la clientèle puisqu’en 2011 ce ne sont pas moins de 31’834 Panamera qui sont sorties des chaînes de Leipzig. En Suisse la même année, ce sont 384 helvètes qui ont préféré la berline de de Porsche loin devant les Mercedes Classe S, Audi A8 et autres BMW série 7.
Pour avoir le droit de se retrouver au volant d’une Panamera Turbo S, ou à l’arrière si l’on préfère la confier à son chauffeur, il faut alléger son compte en banque de CHF 228’800. A ce tarif, l’équipement de série est généreux puisqu’il comprend en particulier la boîte à double embrayage PDK, un châssis équipé de la suspension active PASM, du système de stabilisation dynamique du châssis PDCC (Porsche Dynamic Chassis Control) complété du dispositif de répartition du couple entre les roues à l’arrière PTV Plus (Porsche Torque Vectoring).
A l’intérieur, système audio Bose et navigation sont également de série mais pour ceux que cela ne contenterait pas, Porsche propose sa légendaire liste d’options permettant de personnaliser à l’envi sa voiture. Notre modèle d’essai n’est d’ailleurs pas tout à fait standard et dispose, entre autres options, de sièges sports adaptatifs et de vitrages isolants, ainsi que d’un pack carbone, histoire de donner une touche high-tech. Le tout alourdi la douloureuse d’une bonne dizaine de milliers de francs mais le résultat est là. L’intérieur, déjà valorisé par une finition irréprochable, est tout simplement magnifique. Le cockpit a déjà été décrit lors de nos essais d’autres versions de la Panamera. Reste que le nombre de commutateurs sur la console centrale et, comme si cela ne suffisait pas, sur la console fixée sur le ciel de toit impressionne à chaque fois. Mais l’ergonomie est excellente et l’on se familiarise très rapidement avec les commandes essentielles pour la conduite qui tombent naturellement sous la main. Les sièges sports adaptatifs, un must, autorisent une position presqu’aussi basse que dans une 911 et l’on oublie alors que l’on est au volant d’une berline familiale de près de cinq mètres de long et, surtout, de près de deux mètres de large.