Essai Infiniti G37X: croqueuse d’allemandes
La filiation avec Nissan transparaît également dans cet intérieur : l’Infiniti G37 adopte le volant ainsi que le système de réglage de la colonne de direction solidaire de l’instrumentation que nous avions découvert dans la Nissan GT-R. Les différents boutons et commandes, malgré leur nombre, sont plutôt intuitifs et l’utilisation de l’ordinateur de bord, GPS et radio s’assimile aisément après avoir pris le temps d’en parcourir les fonctionnalités. Il n’y a guère que les commandes de paramétrage du combiné d’instruments et son éclairage que je trouve mal placées et fort peu logiques dans leur utilisation ; mais je vous l’accorde, ce sont des fonctions auxquelles nous recourrons que rarement et qui n’ont aucun caractère vital pour l’usage du véhicule. Le champ de vision vers l’avant est bien dégagé alors que vers l’arrière, en raison des épais montants de toit et la lunette particulièrement inclinée, la caméra de recul s’avère un allié indispensable.
A l’avant les fauteuils sont accueillants et confortables et les nombreuses possibilités de réglages permettent de trouver une position de conduite optimale, relativement basse, ainsi qu’un bon maintien latéral. L’habitabilité en général est très correcte sans plus, même si, comme abordé plus haut, les passagers arrière seront mieux lotis au niveau de l’espace aux jambes que dans une Audi A4 ou une BMW Série 3. Il n’en sera pas de même pour la garde au toit : l’assise surélevée de la banquette et la ligne de toit plongeante vers l’arrière péjorent sensiblement la hauteur disponible pour les grands gabarits. A noter que le dossier de la banquette arrière est fixe, ne proposant qu’une trappe à skis derrière l’accoudoir central pour permettre le chargement de longs objets. Quant au coffre, son seuil de chargement très élevé et le contour torturé de son ouverture, bien que très grande, obligent à manœuvrer les grosses valises pour les faire rentrer. Sa contenance se situe dans la moyenne avec 450 litres.
Désireuse de venir semer le trouble dans un segment trusté par l’armada prussienne, l’Infiniti se donne les moyens de ses ambitions. Sous le capot loge le V6 3,7 litres atmosphérique de 328 CV que l’on retrouve entre autres dans la Nissan 370Z. On pourrait se poser plusieurs questions sur la pertinence d’un tel choix technique à l’heure où ses principales concurrentes optent pour la suralimentation – et donc une cylindrée moins importante – afin de délivrer des chevaux tout en conservant une consommation plus ou moins mesurée. Les performances sont cependant au rendez-vous avec un 0 à 100 km/h annoncé en 6 secondes. Les reprises, épaulées par la boîte de vitesses, sont convaincantes surtout que notre geisha tient plus d’un sumotori en affichant pas moins de 1’798 kg sur notre balance… Ajoutez-y les passagers ainsi que leurs bagages et la barre des deux tonnes et franchie. En outre, ce V6 distille une sonorité agréable à l’oreille et les ronronnements, perceptibles depuis l’habitacle, en phase d’accélération apportent commodément une touche sportive.
La transmission automatique sept rapports adaptative s’avère agréable et tout à fait dans son élément en conduite normale. Dès que le rythme augmente, par contre, le kick-down n’hésite pas à sauter deux rapports pour donner plus de pêche à l’auto. Mais est-ce réellement utile avec un couple de 360 Nm ? Ce d’autant qu’une fois la manœuvre de dépassement terminée et la vitesse à nouveau stabilisée, la boîte met de (très) longues secondes à s’en rendre compte pour remonter les rapports ; le moteur reste durant tout ce temps à des régimes absurdement élevés. Il n’est ainsi pas rare d’avoir recours aux palettes au volant pour y remédier. Justement, parlons-en de ces palettes : comme très souvent avec les voitures équipées d’une boîte à convertisseur, l’utilisation des commandes de vitesses au volant ne trouve son utilité, à mon sens, qu’en rétrogradant lors des freinages. Dans les autres cas de figure, les palettes offrent tout sauf la sportivité présumée par leur présence, autorisant presque le conducteur à boire un café entre la commande et le passage effectif du rapport. Mais la vocation de l’Infiniti n’étant pas d’être une sportive pure et dure, je m’accommoderai facilement de ce désagrément.