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Essai longue durée Porsche 997 GT3: verdict sur 30’000km

Mercredi 2 Janvier 2008 – 2092 km – Bye bye rodage

Porsche 997 GT3 Treasure Island

Le rodage touche à sa fin, j’ai graduellement augmenté les régimes sur les intermédiaires à 4, puis 5 puis maintenant 6-7000 tours en interpolant les 8500 t/min de la zone rouge à 3000 km, toujours en prenant soin à ce que l’huile soit toujours en température. Ce pèlerinage initiatique m’a permis de découvrir une spécificité de la GT3 : son échappement.

A l’instar de l’option Porsche Sport Exhaust (PSE) sur les Carrera, la GT3 dispose d’un échappement actif avec des valves pneumatiques qui modifient l’acoustique des marmites. En conduite normale, les valves commutent brutalement vers 4100 tours, régime qui coïncide avec une accentuation de la courbe de couple et donne l’impression d’un coup de pied au popotin assez artificiel. En termes d’onomatopées, la note d’échappement passe du vuuuu au boooo, sans passer par le brrraaa sympathique des vieux moteurs à air et de la 996 Carrera. Appuyez sur la touche « Sport » et la tonalité au ralenti change, probablement pour faire une démo au passager, puis repasse en mode muet jusqu’à environ 3000 tours. De vuuuu boooo, on passe donc à boooo vuuuu boooo, avec des seuils de transition aussi secs que Laurence Boccolini un jour de migraine. La touche Sport influe également sur le contrôle de traction (voir plus bas) et – selon le manuel – la cartographie, mais je n’ai encore ressenti aucune différence. Un gadget de blaireau, Porsche ne déroge malheureusement pas à la règle.

L’alternative – radicale – est la déconnection pure et simple du circuit de commande du solénoïde, facilement accessible en ouvrant le capot moteur. Les valves s’en trouvent constamment ouvertes, avec une désagréable résonance entre 2000 et 2800 tours, un bourdonnement qui me rappelle les silencieux Tubi de ma 550 Maranello. Le mode Sport semble donc être le meilleur compromis, il est juste dommage que l’ouverture des papillons soit binaire, et non pas progressive.

Les freins se sont rapidement mis à couiner comme Alice Sapritch devant un four sale, spécifiquement à l’arrière (les freins, pas Sapritch). Irritant car systématique à chaque Stop, la seule alternative étant de piler net, recette imparable pour faire la connaissance postérieure d’un conducteur de SUV distrait par les formes sculpturales de l’aileron. Encore pire en manoeuvrant en marche arrière, la voiture fait un bruit de train de marchandises, il ne manque que le klaxon à vapeur. Selon le concessionnaire, l’ère des graisses au cuivre est révolue, il n’y a strictement aucun lubrifiant entre les plaquettes et les étriers sur les Porsche contemporaines. Reste à attendre de pouvoir soumettre le cas à la sagacité des techniciens de Porsche North America à Atlanta. La lecture de forums spécialisés indique que le problème n’est pas isolé, ce qui n’est en rien la garantie d’une résolution. Affaire à suivre.

Porsche 997 GT3 Carmel Porsche 997 GT3 PCH1

J’aime beaucoup la route 9 entre Santa Cruz et Saratoga. Les premiers kilomètres sont souvent encombrés de trafic, mais après avoir traversé quelques villages oubliés et trailer parks pouilleux, la route devient déserte, serpentant dans la forêt pour rejoindre Skyline Boulevard. Le revêtement est excellent et certaines épingles se reserrent, mettant en relief le grip du train avant. Malgré la température fraîche, les Pirelli PZero Corsa offrent une adhérence considérable. Le volant requiert de la poigne pour tenir la voiture en appui, un effort facilité par le maintien offert par les sièges adaptatifs. Des sièges adaptés, c’est un peu la combinaison anti-G du gentleman driver : ça assure que le sang remonte de la région sub-abdominale au cerveau quand on roule vite.

J’aime encore plus la Pacific Coast Highway depuis Carmel vers le sud, une route somptueuse, des paysages magnifiques, une centaine de kilomètres de virolets sans la moindre intersection. Parfois lisse comme un billard, parfois fortement déformé par les incessants glissements de terrain. Une foultitude de points de vue sur les falaises plongeant à pic sur l’océan.Désert en semaine, bondé le week-end. Un terrain idéal pour ausculter les aptitudes routières de la patiente. Et quelles aptitudes ! Le grip est phénoménal si on prend la peine de rentrer fort sur les freins, l’agilité digne d’un lémurien sautant de liane en liane. Un décor de carte postale, un soleil radieux, un des sommets de la production automobile contemporaine, que demande le peuple ?

Porsche 997 GT3 PCH1

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