Essai Toyota Prius mkIII: règle de trois ?
Détail qui n’en est pas un sur une voiture qui incite aux comptes d’apothicaire, le tachymètre de la Prius est d’un optimisme déroutant. Roulant de concert avec la Prius II de notre flotte, la Prius III indique 10 km/h de plus que la II. Piqué au vif, je chronomètre la voiture sur un kilomètre d’autoroute à 120 km/h au régulateur. Même verdict : 110 km/h chrono. Contre vérification avec notre GPS portable : environ 8% de différence. Les conspirationistes seront prompts à en tirer une conclusion possible : quitte à consommer une quantité donnée sur un trajet allant de A à B, autant que la distance affichée soit plus longue, la consommation affichée en sera d’autant plus faible. Un léger bémol sur la partition consommation de la Toyota.
Le comportement routier est en progrès, du moins sur cette version bien campée sur ses 215/45/17. La position de conduite y contribue, les liaisons au sol plus rigoureuses, les relances plus vigoureuses aussi. Improbable que vous partiez enquiller 200 km de virolets dans le seul but de vous faire plaisir, mais la voiture est capable d’avaler des parcours sinueux à un rythme très respectable sans se désunir, restant toutefois en retrait des très bonnes aptitudes de la Honda Insight sur ce plan précis.
Le prix d’entrée est de CHF 38900 en exécution Linea Luna, mais notre Prius III Linea Sol Premium d’essai est affichée à un prix de base de CHF 43900, avec en sus la peinture métallisée (730 CHF), le système de navigation et disque dur de musique (3100 CHF) et un intérieur cuir à 2500 CHF, sièges chauffants inclus. L’addition est lourde : 50’230 CHF.
En Europe, Toyota continue de faire de la Prius un produit de luxe, maintenant un tarif élevé aligné sur le modèle précédent, alors que la Honda Insight a délibérément choisi de rendre le label hybride plus accessible. Dix mille francs plus chère, le prix à payer pour la seule hybride capable de vous donner le frisson du tout électrique occasionnel et d’offrir le reste du temps l’agrément d’une berline compacte grâce à une technologie supérieure, éprouvée en grande série. Plus aboutie, plus sobre, plus performante, la Prius III garde une longueur d’avance sur la compétition labellisée hybride, mais les plus pragmatiques ne manqueront pas de donner pleine considération à un turbodiesel, VW Golf VI TDI par exemple.
Les légendes infondées sur les hybrides
Ca n’économise du carburant qu’en ville !
Faux. La récupération d’énergie nivelle la consommation tant en parcours urbain qu’en parcours de campagne ou sur autoroute.
Les batteries pèsent lourd !
Faux. Le bloc de batteries NiMH d’une Prius ne pèse que 37.5 kg.
Les batteries ont une courte durée de vie !
Vraisemblablement faux. Les Prius II dépassant le demi-million de kilomètres ne sont pas rares depuis qu’elles ont rejoint les flottes de taxi. Toyota prétend que les batteries sont conçues pour durer au moins 300’000 km.
Les hybrides polluent moins !
Faux. Les voitures hybrides polluent autant qu’elles consomment de carburant, mais leur consommation peut être plus faible que celles de véhicules traditionnels.