Essai Citroën C5 2.7 HDI Exclusive: renouveau français ou méthode Coué ?
Moteur, Boîte, Comportement
Les premiers tours de roues pour s’extraire du centre ville de Genève sont un peu laborieux, car le poids (encore lui) pénalise les démarrages. Heureusement que le couple respectable est là pour nous tirer d’affaire, même s’il faut pour cela ne pas hésiter à jouer du pied droit. La forte circulation ainsi que les taxis aussi zélés que leurs homologues parisiens m’incitent à la prudence, d’autant que la voiture est imposante.
Avec ce moteur, pas le choix de la boite de vitesse : l’automatique est de rigueur. Un choix plutôt raisonnable vu sa vocation du tapis volant. Pour faire plaisir, l’électronique propose trois modes de gestion : neige, normal et sport. Si le mode normal est remarquable de douceur, il apparaît aussi souvent hésitant quant au choix du rapport, et on se retrouve relativement souvent entre deux eaux. Pas vraiment gênant, mais un peu déroutant. Le meilleur moyen de contrer cela semble finalement le mode sport, dont le nom peut sembler un peu déplacé, mais qui a l’avantage d’être plus tranché dans ses décisions, enfin, surtout de repousser la prise de décision de quelques tours minutes, ce qui limite de facto les changements en utilisation courante. A privilégier en ce qui me concerne. Au final, pas grand chose à redire sur ce point, si ce n’est quelques sécheresses aléatoires au démarrage, ainsi qu’un léger chevrotement sur filet de gaz un matin au réveil.
Heureusement, sortie du centre ville, la circulation se fluidifie, la voiture se sens plus à son aise, tout comme son conducteur, et je me rends compte qu’on est assis plutôt bas pour une berline, ce qui n’est pas pour me déplaire.
De retour au bercail et après avoir chargé la voiture et pris le large pour un week-end au pays des chevrons avec 4 adultes et leurs affaires, les petites ruelles Lausannoise m’apprennent que non seulement la bête prend de la place sur la route, mais que son rayon de braquage n’en fait pas le meilleur outil pour faire demi-tour n’importe où.
Passé Genève, la portion d’autoroute qui monte à Paris est sinueuse ce qu’il faut pour mettre en valeur un comportement dynamique très plaisant. C’est une tradition, presque une marque de fabrique, la suspension hydraulique fait partie du tableau. Par rapport à un système classique, elle présente l’avantage d’être réglable en hauteur et c’est particulièrement pratique pour garantir une assiette constante, même en cas de chargement lourd comme aujourd’hui (ou pour se balader dans des petits chemins sans crainte de rayer les plastiques du soubassement: ça ne remplace pas un 4×4, mais c’est toujours ça). Autre avantage inhérent au système: le confort. Cela est certes banal, mais il faut rendre à Citroën ce qui lui appartient, et dans ce registre, très peu de marques rivalisent. Un mode sport (là encore le nom parait décalé) est également disponible. Je ne résiste pas à la curiosité de l’activer, et j’avoue être plutôt surpris. Oh bien sur, ça ne transforme pas la berline en berlinette, ni ne fait oublier le poids conséquent, mais cela apporte une grande cohérence à la voiture. La légère sensation de matelas à eau est atténuée, et la voiture suit la trajectoire qu’on lui indique avec une absence de roulis surprenante pour la catégorie. Si les lacets de montagne ne sont de toute évidence pas son terrain de jeu favori, en revanche, pour peu que l’on conduise souple, les routes d’arrière-pays ou les grandes courbes rapides comme ici ne lui feront pas peur. Au contraire, vous en redemanderez.