Essai Range Rover Supercharged: le bombardier britannique
Pour compléter le tableau des aides à la conduite disponibles sur le Range Rover Sport, notre modèle d’essai, logiquement équipé d’un régulateur de vitesse, avait en plus un système appelé Adaptive Cruise Control (ACC). Il s’agit en fait d’un radar actif qui vient en complément du tempomat. Le conducteur sélectionne sa vitesse de croisière ainsi que la distance à garder avec le véhicule qui le précède. Ensuite c’est l’électronique qui fait le reste et, si nécessaire, ralentit votre véhicule jusqu’à une vitesse de 40 km/h. En dessous, c’est quand même à vous d’agir pour vous arrêter. Si le trafic le permet, le véhicule garde une vitesse constante. Nous avons pu tester cela en condition réelle sur l’autoroute et le système est bluffant d’efficacité.
Opposé à ces concurrents directs, le Porsche Cayenne S et le BMW X5, le Range Rover Sport Supercharged est loin d’être ridicule surtout si l’on tient compte du fait que ces deux véhicules viennent d’être actualisés tant au niveau du design qu’au niveau de leur motorisation. Le prix de base du Range Sport Supercharged est supérieur aux opposants germaniques, mais il est important de préciser que cela inclut le Dynamic Pack (Châssis actif Dynamic Response, freins Brembo, phares Bi-Xenon adaptifs). Le Range Rover Sport est la bonne alternative pour celui ou celle qui cherche un SUV puissant, racé et luxueux avec en plus des aptitudes largement supérieures en tout terrain.
Le Supercharged est le modèle le plus puissant de la gamme Range Rover Sport, c’est probablement aussi celui qui procure le plus de plaisir. Depuis son lancement la gamme se compose également d’un V8 4.4 essence (300 ch) et d’un V6 2.7 Turbo Diesel (190 ch). Depuis cette année Land Rover propose de joindre la passion à la raison en proposant un V8 3.6 Turbo Diesel qui développe 272 ch. Mais au diable la raison et portez votre choix pour un modèle Supercharged avec le kit Stormer – référence au Range Stormer, prototype du Range Rover Sport, présenté à Detroit en 2004 – comprenant des jantes 22”, un ensemble d’éléments de carrosserie (calandre, jupes frontales et latérales, spoilers), ouïes d’aération latérales et sorties d’échappement chromées. Ce kit est disponible uniquement sur la version suralimentée, avec certains coloris seulement, et pour la somme de 14’900 CHF. Quand on aime, on ne compte pas …
Notre modèle d’essai est une série limitée “First Edition” du modèle Supercharged, disponible uniquement en 2005, l’année de son arrivée sur le marché des SUV de luxe. Le prix de vente de 126’140 CHF comprenait de série un grand nombre d’options (Peinture métallisée, vitres latérales AR teintées, toit ouvrant électrique, régulateur de vitesse avec radar de distance (ACC), autoradio Harman/Kardon, boîte à gants centrale réfrigérée, connexion Bluetooth pour le téléphone mobile (PTI), alarme).
Deuxième opinion
Vous avez de l’admiration pour les conducteurs de cars postaux, emmenant leurs colosses jaunes dans les épingles des cols et vallées alpines ? C’est l’image qui me traverse l’esprit alors que je m’installe à bord du Range Sport, sautant d’un extrême (une Lotus) à un autre. Le volant parait presque horizontal, la hauteur d’assise vertigineuse, et les enfilades du Col de Petra Felix devant les roues. Approche circonspecte des premiers lacets, l’absence de roulis est bluffante, surtout en regard des masses en présence et de la hauteur du centre de gravité. Difficile de prendre des repères, il ne reste que le grip des grosses gommes pour cerner les limites. L’attaque n’est pas la vocation première d’un gros SUV, l’exercice semble d’ailleurs un peu contre nature – comme d’emmener une Porsche 997 crapahuter dans la boue – mais une tenue de route saine est un élément de sécurité active, et le Range Sport réussit l’exercice avec une facilité déconcertante.
Un Stop, à droite un long rectiligne sur une route cantonale déserte, pied au plancher pour un « 0 à trop » accompagné du chant caractéristique du compresseur Roots. Les 550 Nm de couple ne sont pas de trop pour mettre en vitesse la masse colossale du Range. Cette charge pondérale est un des gros défaut du Range, difficilement explicable par rapport à la concurrence germanique, et le Range y perd beaucoup, tant en performances qu’en consommation. L’accélération reste largement suffisante pour des besoins usuels, mais il ne faudra pas compter sur des dépassements chirurgicaux sur route de montagne. Le look est bien plus méchant que les performances, mais un peu plus de caractère moteur n’aurait pas juré avec le reste.