Home / Porsche  / 

Essai longue durée Porsche 997 GT3: verdict sur 30’000km

La pistarde à l’épreuve de la route et de la piste.

La Porsche 997 GT3 est reconnue comme l’une des meilleures GT à vocation pistarde, mais quid de la fiabilité et des coûts d’utilisation et entretien réels d’une telle voiture ?

La reine des sorties club se révèle-t-elle docile ou capricieuse sur la durée ? Des éléments de réponse dans notre essai longue durée, chiffres à l’appui. Cet article est construit comme un journal, celui de l’acheteur d’une 997 GT3 neuve en Décembre 2007, sa découverte et son utilisation sur la durée, sur route et sur circuit.

Samedi 15 Décembre 2007 – 248km – Préliminaires

Porsche 997 GT3 Treasure Island

Trouver une 997 GT3 au crépuscule de la production du modèle relevait de la gageure. En trouver une à un tarif raisonnable dans un marché où la surenchère est institutionnalisée par les concessionnaires sous l’ombrelle des lois anti-cartels était illusoire, mais un petit coup de pouce du destin m’a permis de trouver l’oiseau rare et de faire de brefs adieux à ma 996 Turbo. Dans ces conditions, pas moyen de faire la fine bouche au niveau des options : cuir complet (un abus de langage, l’habitacle est truffé d’alcantara), sièges adaptatifs et chauffants, sound package « plus », ceintures de sécurités jaunes, couvre moyeux en couleur et tapis de sol. Ni navigation, ni PCCB, ni Xénon. Une GT3 presque ascétique, ainsi soit-il.

Sur les premiers kilomètres, l’embrayage frappe par sa dureté, un énorme contraste avec la Turbo et une réminiscence inquiétante de ma 996 Carrera, mais après une après-midi, la pédale s’est adoucie et mon jarret gauche s’est musclé. La boîte est virile mais évite la dureté ridicule du sport shift kit de la 996 Turbo, avec des débattements courts et une sensation de friction mécanique qui se démarque d’une 997 Carrera. Les sièges adaptatifs offrent un très bon maintien – enfin ! – et permettent d’ajuster le soutien du torse et des jambes à ma morphologie de phasme. La direction est réglable en hauteur, mais pas en profondeur : c’est une option !

Porsche 997 GT3 Treasure Island

En dehors de la photogénie de la GT3 dans sa livrée Speed Yellow, la révélation de cette journée est  sans doute le « toucher de roues » remarquable de l’auto, le meilleur qu’il m’a été donné de ressentir. La GT3 apparaît immédiatement gracile, légère mais incisive, dénuée d’inertie et de roulis. Dans les enchaînements de courbes de la route 84 menant de la baie de San Francisco à l’océan pacifique, le soleil de décembre perce avec peine les forêts de conifères, et la 997 s’effeuille un peu plus à chaque changement d’appui. Suggestive mais encore pudique, charmante sans être aguicheuse.

En mode normal, la suspension PASM est dure mais pas sèche, et offre un excellent compromis entre confort routier et atténuation des mouvements de la caisse. Des amorces de pompage diagonal sont cependant perceptibles sur des compressions en milieu de courbe, invitant à passer en mode sport. La consigne de rodage (3000 km sous 4200 t/min selon le manuel) sera scrupuleusement respectée, je n’ai pas encore dépassé 3500 tours, mais les harmoniques apparaissant dès 3000 t/min sont la promesse d’une symphonie pour flat-6 sur les 5000 tours restant jusqu’à la zone rouge. La réponse sur un filet de gaz semble cristalline et volontaire.

Avec un moteur, des freins et des Pirelli PZero Corsa à rôder, il est encore bien trop tôt pour aller explorer sur circuit une enveloppe de comportement qui doit être aussi riche de contenu que l’Iliade, l’Odyssée et l’Encyclopedia Universalis réunis, mais cette mise en bouche place la 997 GT3 avec aise à la hauteur de sa réputation élogieuse.

Abonnez-vous !

Les derniers articles dans votre boîte email 1 à 2x par mois.