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Essai Audi RS4 Avant B9: RS comme référence ?

Essai Audi RS4 Avant B9

Comme sur la S4 B9, la boîte tiptronic à 8 rapports m’a laissé mi-figue mi-raisin. Sa propension zélée au kickdown est parfois fatigante, la logique de gestion de Porsche, tant sur les Tiptronic que sur les PDK8, répond bien mieux à mes attentes. Elle déçoit occasionnellement aussi en conduite coulée en générant des à-coups disgracieux alors que le propre d’une boîte de ce type devrait être l’onctuosité. Contre-intuitivement, c’est en conduite sportive que ses prestations sont les meilleures, avec des passages de rapports en charge rapides, et une égalisation du régime discrète mais efficace au rétrogradage. Les défauts ne sont pas rédhibitoires, mais les anciennes S-Tronic 7 à double embrayage faisaient tout simplement mieux.

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Sur les plus longs trajets, la RS4 se transforme en routière confortable. La suspension DRC en mode confort ménage les lombaires sur les grosses compressions, le V6 2.9 est discret si les clapets de l’échappement sport sont fermés. La voiture file à moins de 2400 t/min sur le huitième rapport à 150 km/h indiqués avec un consommation qui tombe facilement sous les 9 L/100 km. Appuie-tête moelleux, sièges massants, une instrumentation et un système d’infotainment au sommet de la production automobile actuelle font de la RS4 un remarquable outil pour bouffer des bornes sur les grands axes, et bouffer des sportives dans les virolos. Je me suis forcé à utiliser l’assistant de bouchons et le dispositif fonctionne tel que promis, gérant accélérateur et direction jusqu’à 60 km/h et pendant presque 60 secondes. A plus haute vitesse, l’assistant de ligne est inutile à moins d’être coupablement distrait.

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La conclusion viendra d’une escapade en compagnie d’une RS4 B8 et de ma RS6 personnelle. Passer de l’une à l’autre donne toute la mesure du progrès massif accompli en matière de motorisation. N’en déplaise aux esprits chagrins, le downsizing peut avoir du bon et, sous cet angle, la nouvelle RS4 est une réussite complète, avec les faiblesses occasionnelles de sa boîte comme bémol. La comparer à la RS6 est moins valorisant. Je n’ai pas retrouvé le charme et le charisme de la grande dans la petite, cette atmosphère qui donne au trajet le plus anodin un parfum particulier. Une signature sonore plus travaillée aurait pu faire la différence, tout comme des possibilités de personnalisation plus larges. Hormis le gouffre en performance, l’expérience quotidienne au volant de la RS4 reste un peu trop proche d’une S4 bien équipée.

Essai Audi RS4 Avant B9

La nouvelle Audi RS4 Avant s’impose malgré tout comme une référence, le cocktail break performant et polyvalent que BMW et Mercedes (jusqu’ici) se sont refusés de faire, et la rendent incontournable sur le marché suisse. Ces qualités ont un prix, qu’Audi facture au prix fort: presque 130’000 CHF pour cette configuration dont la seule demi-extravagance, le Pack Design Vert Sonoma, sera facilement remplacée par de jolies finitions. C’est cher, mais sans concurrence directe.

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