Essai Ferrari Portofino: la débutante ?
Le toit repliable est gourmand en espace et relativement lent dans son exécution chorégraphique (20s). Il ne peut de plus être actionné en roulant que jusqu’à 35 km/h. La contrepartie est une bonne isolation des bruits aérodynamiques, et la préservation d’une ligne attrayante en configuration coupé.
Le système de suralimentation est également remarquable, non seulement par l’absence de lag, mais aussi des effets parasites habituels. Pas de coup de butoir en cas de lever de pied abrupt, aucun chuintement de plomberie, de bruit de suction ou de sifflement, la suralimentation des V8 Ferrari est une réussite complète dans la mesure où elle n’a pas dénaturé le caractère organique de ces mécaniques. Les régimes atteints sont légèrement en retrait mais les moteurs également nettement mieux remplis aux régimes usuels.
La descente du Nufenen sur la vallée du Rhône reconfirme mes doléances sur les freins en carbone céramique. En basculant le manettino sur le mode Comfort, la Portofino s’assagit un peu en exécutant des changements de rapports plus fluides, et surtout sans le claquement caractéristique du mode Sport. Le timbre de l’échappement reste par contre très présent. Dans la traversée des villages, la fluidité de la réponse moteur sur un filet de gaz est perfectible et peut occasionner de légers à-coups.
La lumière rasante du coucher de soleil souligne la grâce des lignes et les accents métallisés du Rosso Portofino, couleur de lancement du modèle. Cette Ferrari s’avère nettement moins GT que je ne m’y attendais, nettement plus sportive et d’un caractère affirmé. Elle offrirait plus de complémentarité et de polyvalence si elle disposait d’un véritable mode sage, clapet d’échappement clos, couplé à un tarage d’amortissement plus souple.
La recette semble plaire puisque Ferrari réalise des résultats trimestriels 2019 solides grâce aux ventes de Portofino, mais il aurait peut-être été possible de préserver ces sensations sportives de haut niveau tout en ménageant un peu plus de confort pour un usage quotidien ou sur long trajet. Affichée CHF 226’471, soit près de 60’000 CHF de moins qu’une 488 Spider, la Portofino s’impose comme une alternative de choix pour les amateurs de sensations au grand air.