Genève 2019: le salon doit-il se réinventer ?

Bilan de l’édition 2019 du salon de l’automobile de Genève. 

Le salon de l’automobile 2019 a fermé ses portes après avoir accueilli 602’000 visiteurs en 11 journées ouvertes au public, soit 9% de moins qu’en 2018.

Un salon riche en nouveautés mais marqué également par des défections d’importance. En plus de MINI, absent depuis plusieurs années, Jaguar et Land Rover, Ford, Volvo, Hyundai et Opel ont fait défection. Alpine a également fait l’impasse sur cette édition, faute de message à communiquer, tout comme Tesla, absent en 2017, présent en 2018, puis à nouveau absent en 2019.

Des absences ironiques puisque la folklorique élection de la voiture de l’année 2019, traditionnellement annoncée le lundi précédant le salon, a été attribuée à un absent, Jaguar avec l’i-Pace, devant un autre absent, Alpine avec l’A110.

Alors que les grands constructeurs se battaient pour avoir plus d’espace il y a encore quelques années, des surfaces conséquentes n’ont pas trouvé preneur cette année et ont été converties en buvettes ou en espace thématiques d’intérêt mineur, comme l’exposition Abarth par exemple. Peut-être que le confort de visite pour le public s’en trouve amélioré, mais le signe est préoccupant.

Le salon de Genève reste un événement médiatique incontournable pour la plupart des constructeurs, mais son extension à 11 journées d’exposition au publique ne peut qu’être remise en question vu les coûts qu’elle engendre.

L’édition 2020 conservera le même format, avec des journées presse agendées les 3 & 4 mars 2020, et l’ouverture au public du 5 au 15.3.2020. Un changement de formule pour les années suivantes parait inéluctable.

L’électrification dominante

L’électrification est au centre de la communication de la plupart des constructeurs généralistes. Chez Audi, Bram Schott l’a même d’ailleurs affirmé explicitement en affirmant que toutes les nouveautés présentées en conférence de presse seraient électriques ou électrifiées (Audi Q4 e-tron Concept, Audi e-tron Sportback prototype, Audi e-tron GT et quatre nouvelles hybrides plug-in TSFIe).

 

Même son de cloche chez Peugeot, Renault, Honda, Skoda et Seat où les nouveautés principales étaient soit électriques, soit électrifiées.

   

Aucune de ces marques n’a encore atteint le stade de la conversion. Toutes sont au stade de la diversification ou de l’intégration de l’électrification dans leur portefeuille, que ce soit par les biais d’hybrides, de déclinaisons électriques de modèles généralistes ou de modèles entièrement dédiés. Si la communication sur l’électrification s’est accentuée, aucune annonce ne bouleverse les réalités techniques, industrielles et commerciales affectant les voitures électriques. Les conditions cadre vont évoluer avec les nouvelles cibles CO2 applicables dès 2020, et pénaliseront les motorisations à combustion. Rien de nouveau en termes de prix ou de temps de recharge.

L’électrification offre également l’opportunité d’éclosion de nouvelles marques, qu’elles émanent de grandes groupes comme Polestar, ou de nulle part comme Aiways.

 

Les hypercars aussi

Ironiquement, l’électrification change plus profondément la donne dans le domaine le plus superflu: les hypercars. Nul besoin d’investir des sommes faramineuses pour développer des moteurs à combustion aux spécifications superlatives, le modèle poursuivi par Bugatti ou Koenigsegg, si des composants disponibles permettent d’atteindre des valeurs de couple et de puissance stratosphériques.

 

Rimac ou Pininfarina ont encore tout à prouver, à commencer par une clientèle prête à débourser des sommes à sept chiffres pour des voitures électriques, mais ces automobiles sont belles et bien finies d’apparence.

 

Aston Martin présentait également pas moins de deux hypercars, signe si il en fallait de la vitalité de cette niche extrêmement lucrative.

 

La routine

Nouvelle Ferrari, nouvelles Lamborghini, nouvelle Porsche, nouvelle future Aston Martin, les attractions habituelles étaient au rendez-vous de cette édition 2019. Les amateurs n’auront pas été déçus sur ce plan.

     

Cette édition était par contre particulièrement pauvre en compactes ou berlines sportives plus accessibles.

Liens

Le sujet du forum – la couverture du salon de Genève – la liste des essais – à lire:

              

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