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GP F1 Allemagne 2018: Casino royal

C’est autour du 45ème tour qu’une partie du circuit, mais une partie seulement, commençait à être arrosée d’averses. Trop pour tenir parfaitement en slicks sur les zones humides, trop circonscrites pour envisager de passer sans hésitations aux pneus intermédiaires (quelques pilotes tentaient ce pari avant de se raviser quelques boucles plus tard tels Leclerc, Grosjean ou même Gasly qui espérait un déluge avec des “maxi pluie”), ces conditions changeantes et piégeuses qu’affectionnent tant Lewis Hamilton et sous lesquelles il fut une nouvelle fois impérial, sonnèrent le glas des espoirs de Sebastian Vettel coupable d’un blocage de roues dans le stadium qui mettait fin à sa course et offrait la victoire à son adversaire numéro 1 sur un plateau. C’est même un doublé inespéré qui fut offert à Mercedes, devant Kimi Raikkonen seul rescapé et sauveur de la maison rouge. Comme les choses vont vite en Formule 1.

Orage, Ô désespoir, Ô pénalités ennemies

Tapant sur son volant, shootant dans le gravier du bac dans lequel il venait d’enfoncer sa monoplace et retournant tête basse et casquée dans son stand, Sebastian Vettel venait de perdre gros. De l’orgueil, un peu, à devoir jeter le gant juste sous les yeux de ses propres fans. Des points, beaucoup et offerts à son rival direct. Sa course à domicile, tant souhaitée mais jamais remportée. Enfin, une remise en cause d’un alignement de planètes qui semblait idéal avant de marquer la coupure estivale.

L’erreur n’était pourtant pas énorme en elle-même. Ce banal blocage du train arrière à allure modérée sur une piste glissante et cette auto qui tire droit comme il y en eut tant dimanche n’auraient eu pour conséquence que quelques dixièmes de perdu en tout autre endroit asphalté du circuit. Seulement voilà. Dans le Stadium, c’est un bac à gravier profond et un rail qui sont prêts à accueillir les monoplaces égarées. L’endroit est piégeux, Vettel ne l’ignorait pas et il est probable que son envie de (trop) bien faire lui fut préjudiciable en ce dimanche. Tout était alors joué pensions-nous et Lewis Hamilton se dirigeait vers une victoire retentissante mais les images diffusées nous faisaient passer le message qu’un gros point noir pouvait rester à éclaircir après la course.

F1 GP Allemagne Hockenheim 2018 Safety Car

Alors que la Safety car entrait en piste pour permettre le dégagement de la Ferrari ensablée, Lewis Hamilton et son team cafouillaient une entrée aux box, ledit lewis coupant la voie des stands après le panneau trop tard et traversait l’herbe pour finalement reprendre et poursuivre en piste. Le règlement (Appendice L, IV,4.D) est très clair sur ce point :

Sauf cas de force majeure (acceptée comme telle par le collège des commissaires), le franchissement, quel que soit la direction, de la ligne séparant l’entrée des stands et le circuit par une voiture entrant dans la Pit Lane est interdit.”

Une pénalité de 5 ou 10 secondes était à craindre pour l’anglais qui s’en tire avec une simple réprimande, ses explication et justifications ayant été bien accueillies par les commissaires. Sans remettre en cause le bien-fondé de la légèreté de la sanction dans le cas présent, il serait temps de remédier au traitement à géométrie variable des incidents de course par le pouvoir sportif. Raikkonen avait lui été sanctionné pour un motif identique à Baku en 2016.

F1 GP Allemagne Hockenheim 2018 Ferrari Raikkönnen

On peut également s’interroger sur les stratégies de course clairement utilisées par Ferrari puis Mercedes. Ferrari a demandé à Raikkonen à la mi-course de laisser passer Vettel qui venait de chausser des pneus frais et pouvait adopter un rythme bien supérieur quand Mercedes a demandé à Bottas à deux tours du but de ne pas attaquer Hamilton bien que le finlandais se trouvait être bien plus rapide en fin de course. Un peu dommage pour le spectacle dans le second cas.

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