Essai Audi RS3 Berline 8V 2017
Comme sur le TT RS, le passage de la barre des 400 chevaux n’ébranle pas l’homogénéité de l’ensemble et tout fonctionne très fort, du moteur à la suspension en passant par le freinage sans oublier une finition haut de gamme propre à Audi, la seule et unique chose qui ne suit pas totalement reste les pneumatiques. Le poids majoré de 200 kilos par rapport à un TT RS amène une exigence encore plus accrue sur l’efficacité de la monte en 19 pouces, des Pirelli PZero en l’occurrence. Les entrées de courbes doivent être réfléchies et précises en utilisant la bonne dynamique afin de pouvoir faire ressortir les près de 1.6 tonnes comme une balle. Dans le cas contraire, les pneumatiques arrivent très vite à leur limite ce qui engendrera une perte d’efficacité significative ainsi qu’un pilotage moins académique. Audi nous met tout à disposition pour que notre pilotage soit le plus propre possible donc la question d’une expérience en semi-slick serait intéressante pour exploiter à plein le potentiel de l’ensemble.
Pour terminer, quelques points à passer en revue sur cette RS3. Tout d’abord la consommation. Sur les près de 1’500 kilomètres d’essai, la consommation s’est établie à 11.73 L/100. Donnée à 8.3L par le constructeur et ayant roulé plutôt de façon sportive, ce chiffre me paraît rester dans ce qu’on peut décrire comme raisonnable pour la puissance disponible. Toutefois, ces chiffres semblent être les plus hauts du segment et ce principalement par l’adoption d’un cylindre de plus amenant également une cylindrée supérieure.
La longue liste d’options disponibles dans le catalogue de la marque aux anneaux est un vrai casse-tête à mon sens. Choisir entre ce qui est vital, agréable ou gadget demande presque des études poussées. Enfin, le modèle de presse fourni présente CHF 20’000 d’option, dont quasiment le tiers grâce freins en céramique, faisant vraiment passer cette RS3 dans une autre catégorie de prix. Un prix largement supérieur à la concurrence pour des performances diaboliques, mais ne laissant pas non plus tous les autres à la rue, est-il justifié ? Nous ne parlons pas de quelques centaines mais bien d’une dizaine de milliers de francs de différence, rien que sur le prix de base. De plus, le fait que nous soyons sur un cinq cylindres de 2.5L ainsi que la différence de tailles de pneumatiques entre les trains rendront les coûts d’entretien plus élevés. La RS3 n’est pas bon marché, est-ce là un juste prix à payer pour bénéficier de toute l’expérience d’Audi ?
Et puis, toujours la même rengaine de ma part, mais si l’esprit ultra sportif de ce modèle est bien présent dans sa mécanique, il ne l’est que très peu dans l’habitacle. Sièges à la tenue insuffisante, sièges incompatibles avec des harnais, palettes au volant peu ergonomiques, c’est une belle machine mais elle peut parfois faire penser à un salon roulant équipée d’un gros moteur et je trouve que l’esprit “Racing” est quelque peu absent, visuellement parlant.
En conclusion, c’est une belle évolution technique qu’Audi propose pour ce facelift. Une évolution significative autant au niveau de la mécanique que des performances, de l’équipement ou de la disponibilité d’une version berline tri-corps. Les ingrédients ayant fait le succès de la première génération sont reconduits et la question qui me vient directement à l’esprit est: qui sera le prochain à venir titiller ce fameux seuil symbolique des 400 chevaux ?