Essai Lexus RC F : espèce menacée ?
A froid, la zone rouge est située à 3’800 t/min, signifiant que je ne peux pas dépasser ce régime, le rupteur étant ensuite automatiquement ajusté vers le haut en fonction de la température de l’eau et de l’huile. Une précaution bienvenue qui saura épargner la mécanique des mauvais usages. J’ai quelques kilomètres à faire sur la route cantonale qui va me permettre de rejoindre l’autoroute pour rentrer. Les suspensions sont fermes mais confortables et la direction surprend par sa facilité compte tenu du poids de l’auto. Très rapidement, je suis charmé par l’onctuosité de cette mécanique noble. La conduite sur le couple avec un filet de gaz est de mise, bien qu’on puisse s’attendre à encore plus de couple compte tenu de la cylindrée. Mais comme je le décrirai ensuite, c’est mieux ainsi. La boîte est douce, les changements de rapport sont à peine perceptibles. Ce trajet tranquille me permet de jouer avec les différents réglages du régulateur de vitesse, qui gère à la perfection la distance avec le véhicule qui me précède. En bonne routière qui se respecte, la version Excellence est dotée de série d’une armada de technologies embarquées au service de la sécurité : avertisseur de sortie de voie, surveillance des angles morts, feux de routes automatiques, surveillance de la pression des pneus, et surtout, système de détection de pré-collision (PCS). L’utilisation de l’unité centrale se fait via un pavé tactile situé à proximité du levier de vitesse, ou plutôt devrais-je dire du sélecteur de mode de conduite. La navigation parmi les différents menus et assez intuitive.
La réception des stations DAB fait merveille car elle est couplée ici au système audio Hi-Fi Mark Levinson à 17 hauts-parleurs, présent de série sur cette version Excellence. Dans ces conditions de trafic fluide à la nuit tombante, la BO de Spectre de Sam Smith est un pur délice à mes oreilles, alors que, toujours sur l’autoroute, je décide de passer en mode ECO. Aussitôt, le style visuel change totalement et le compte-tours laisse la place à un ecomètre d’un bleu très reposant. A vitesse constante ou en décélération, celui-ci est plein, puis se réduit petit à petit en fonction de l’appui sur la pédale de droite. La sensibilité des gaz change drastiquement ; attention car si l’envie vous prend de passer directement du mode ECO au mode Sport, la réactivité à la relance change totalement et peut surprendre ! Petit regret concernant ce mode ECO : en mode D, le régime est maintenu logiquement le plus bas possible, mais lors des décélérations, la boîte ne commute jamais au neutre, et utilise le 7ème ou le 8ème rapport comme « overdrive ». Hors, ce n’est pas la manière de moins consommer, surtout avec une telle cylindrée qui possède toujours un certain frein moteur. Afin d’abaisser la consommation sur les portions en légère descente, je m’amuse donc à commuter le sélecteur au neutre, à l’instar de ce que ferait automatiquement une boîte S-tronic ou PDK. Sur l’autoroute reliant Lausanne à Vevey, cette technique permet de rouler quasiment gratuitement sur plus de 7 km. Sur le plat, la consommation sur autoroute est d’environ 8 L/100km grâce à une 8ème vitesse très démultipliée (1’800 t/min à 120 km/h), contre un peu moins de 12 L/100km en parcours mixte sans exploiter toute la cavalerie.