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Essai Audi RS6 Avant: Trans Audi Express

Essai Audi RS6 Avant C7 Essai Audi RS6 Avant C7

Plaisir. C’est dit. Alors que nous suivons le cours de l’Aar dans cette vallée étroite, je réalise que les sensations sont au-dessus de mes attentes. L’exercice n’est pas contre nature, il est intuitif, gratifiant. L’agilité de ce grand break de 5 mètres est sidérante, le poids complètement masqué. La patate monumentale du V8 4.0 TFSI au moindre rectiligne lui donne un carisme que j’ai cherché en vain à sa petite soeur, la RS4 V8. Le seul ingrédient qui me laisse sur ma faim est le freinage. Aucun problème rencontré à froid, mais à chaud, la réponse de la pédale devient plus inconsistante, n’offrant ni le mordant attendu d’une sportive, ni la sur-assistance habituelle chez Audi. Il faut appuyer fort pour un résultat peu convaincant. Peut-être qu’à ce niveau de performances, le système de freins carbone céramique (une option à 11440 CHF) mérite pleine considération. Hormis ce bémol, l’intégrité de l’ensemble est remarquable. Rigidité de la caisse, guidages, cette RS6 impose le plus grand respect pour les apôtres du Vorsprung durch Technik.

Essai Audi RS6 Avant C7

Mis en appétit, je décide d’emprunter le Susten et ses magnifiques cimes dans la foulée. Plus étroit et plus sinueux sur son versant occidental, je me sens malgré tout parfaitement à l’aise dans ce qui maintenant a le feeling d’une petite grande berline. Une pause à l’air vivifiant du sommet me permet de détailler le style de l’auto et prendre quelques notes. Les (fausses) sorties ovales, des ailes élargies accueillant les roues de 21″, les rétroviseurs couleur alu, le bouclier avant avec la grille de radiateur en maillage hexagonal, les inserts couleur alu mat dans le bouclier avant, tous les attributs du traitement RS sont présents. Ce sont cependant les optiques à LED qui donnent une personnalité particulière à la RS6. J’en suis fan.

Essai Audi RS6 C7 Avant

En m’engageant sur l’A2 à Wassen, je ferme les fenêtres, bascule le levier de vitesse en mode automatique sélectionne le mode Drive Select Comfort. Le contraste entre les jappements caverneux résonnant contre la roche alpine et cette ambiance silencieuse de grande routière est saisissant. Bilan: beaucoup de fun, une estime grandissante pour le produit, et 15.2 L/100km à la pompe. Presque raisonnable vu l’itinéraire et le rythme adopté.

La consommation mérite plus qu’une mention de la moyenne. La valeur normalisée (cycle NEDC) de 9.8L/100km est bien évidemment irréaliste … sauf sur un trajet autoroutier où il est facile de descendre à 9.6 L/100km sans se donner de la peine ou se priver de rouler à une vitesse de croisière entreprenante. A faible charge, la technologie COD (cylinder on demand) doit contribuer à abaisser la conso, une formule putative car la mise en action du système est complètement imperceptible. A la différence de la Golf VII 1.4 TSI qui indique l’intervention du système par un voyant, le V8 biturbo agit avec pudeur, mais efficacité, obturant les cylindres 2, 3, 5 & 8 pour ne pas avoir à les alimenter et limiter les pertes thermodynamiques. Sur la moyenne de cet essai, nous avons enregistré 12.4 L/100km (11.9 à 59 km/h de moyenne selon l’ordinateur de bord). Dans le contexte d’une auto de 2 tonnes et 560 chevaux, je trouve le résultat remarquable, d’autant plus qu’il est parfaitement possible de juguler l’appétit du V8 4.0 TFSI sur longs trajets. S’approcher sur autoroute des 9.0 L/100km en respectant les limitations de vitesse et en se donnant un peu de peine ne relève pas du fantasme.

Essai Audi RS6 Avant C7

Après avoir goûté aux splendeurs du Grimsel au volant de cette auto, il me tardait d’en disséquer le comportement ainsi que ses réglages sur un tracé plus rythmé du Jura vaudois. Sur ce terrain impitoyable pour un break à priori lourd, la RS6 s’est montrée une fois de plus remarquable d’homogénéité. A aucun moment je n’ai eu l’impression de me livrer à un exercice sadique ou contre nature. Le mode d’amortissement Comfort trahit parfois sa souplesse avec quelques amorces de pompage, mais n’est pas gênant au point de gâcher le plaisir de conduite. Le mode Dynamique, lui, reste réservé aux revêtements parfaits, mais apporte alors un surcroit de précision appréciable, et le mode Auto trouve un compromis très bien jugé entre les deux. Comme sur d’autres modèles de la marque, la possibilité de régler les composants individuellement est moins intéressante – hors cas très particuliers – que la plage d’adaptation du mode Automatique.

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