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Essai Infiniti Q50S Hybrid AWD

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L’amortissement est plutôt sec – voire trépidant selon l’état de la chaussée – en usage courant, tout du moins avec les Pirelli Sottozero montés sur cet exemplaire. C’est à mon sens un des défauts objectifs de cette Q50S Hybrid en usage quotidien, bien plus significatif que le comportement du train moteur à un rythme de conduite qu’on a très rarement l’opportunité d’adopter. L’absence d’un système adaptatif est singulière sur une auto qui abonde par ailleurs de systèmes sophistiqués. L’adhérence en appui est bonne, mais le poids finit par se faire sentir dans les changements d’appui rapides et l’inertie peut surprendre une fois l’adhérence des gommes dépassée. Sous-vireuse à la limite, la provocation d’un franc lever de pied en appui finira toutefois par faire décrocher le train arrière, puis déclencher une intervention de l’ESP pour endiguer la prise de lacet. L’ensemble est sûr, mais suffisamment vivant pour ne pas déclencher l’ESP cavalièrement.

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La Q50 dispose du premier système de steer-by-wire au monde, dénommé Direct Adaptive Steering et développé à l’interne. Certains constructeurs allemands offrent des systèmes de démultiplication variable, mais ceux-ci sont purement mécaniques. Bien qu’elle conserve un lien mécanique de secours – on peut par exemple tourner les roues moteur arrêté même si ça peut engendrer un décalage angulaire comique entre volant et roues – celui-ci est découplé en conditions normales. Le mouvement des roues avant est entièrement piloté par le biais d’un système électrique et d’un module de commande électronique à triple redondance, à la manière d’un avion de ligne Airbus. Le volant actionne un moteur électrique qui pilote le boîtier direction, et un système de retour permet de moduler la force de rappel. On peut ainsi choisir entre trois niveaux de retour force et trois niveaux de démultiplication. Les avantages revendiqués sont doubles : démultiplication réglable et filtrage des remontées d’information parasites au volant.

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Malgré tout le mal qu’on a pu en lire ici ou là, je trouve l’ensemble assez réussi. J’ai utilisé la plupart du temps le niveau par défaut, plus direct que la normale mais pas caricatural non plus, ce qui procure un excellent confort de conduite et de l’agilité en conduite rapide. Le mode sport raffermit la force de rappel et la démultiplication, alors qu’en mode Personnal, le système est configurable entre trois niveaux de force et 3 niveaux de démultiplication. Le système de direction est un joli tour de force technique, mais l’utilité de ce déploiement de technologie pour le résultat engendré laisse un peu songeur. Je ne lui trouve pas de désavantage majeur vu la vocation de l’auto, et en reconnais les vertus secondaires d’une direction adaptative et directe, mais j’aurais largement préféré que cet effort technologique soit dévoué à la suspension qui, elle, est entièrement classique, avec des combinés ressorts/amortisseurs classiques. Dans cette version Q50S AWD, elle adopte un tarage sportif qui n’a son sens qu’en conduite rapide, et pêche par sa sécheresse en usage courant. La monte pneumatique de 19 pouces runflat n’améliore probablement pas la chose, mais j’aurais volontiers échangé un peu de rigueur sportive – et cette fameuse direction Drive by Wire – pour un filtrage secondaire un peu plus magnanime.

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C’est d’autant plus regrettable que la Q50 est par ailleurs confortable et très agréable sur longue distance. Une position de conduite excellente avec maintien latéral du dossier réglable, une isolation sonore dans la bonne moyenne (la Q50 est dotée d’un système d’Active Noise Control), et un moteur qui ronronne discrètement (2250 t/min à 150 km/h indiqués). Dans cette exécution bien optionnée, l’équipement est très complet, à commencer par les fonctions de confort. L’interface multimedia InTouch se partage entre deux écrans en tandem et offre toutes les fonctionnalités attendues dans cette gamme, ainsi qu’un graphisme plaisant et moderne. Le temps de démarrage du système – géré par un processeur Intel – est toutefois beaucoup trop long. En sus, des applications dédiées peuvent être installées, telles qu’un accès Facebook ou Google Search. Le système audio optionnel Bose à 14 hauts-parleurs inclus avec la navigation satellite dans le pack Multimedia est excellent, avec une sonorité pleine et chaude.

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La Q50S Hybride est livrée de série avec un système de contrôle actif de sortie de voie (ALC pour Active Lane Control) qui détecte le franchissement de voie et peut, à choix, avertir le conducteur (Lane Departure Warning, système d’avertissement de franchissement de ligne, actif dès 70 km/h) ou carrément utiliser le Direct Adaptive Steering pour corriger la trajectoire lui-même (Lane Departure Prevention, système de prévention de franchissement de ligne, actif dès 70 km/h et lorsque des lignes de marquage sont visibles). Cette dernière fonction tient encore du gadget. Si on lâche le volant, ce pour quoi il n’est pas conçu, il est presque capable de conduire l’auto de manière autonome sur autoroute dégagée, pour autant qu’on ait les nerfs pour appliquer les corrections lorsqu’il défaille. Si on l’utilise en conduite normale, il peut induire un louvoiement que je trouve détestable.

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