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Essai Renault Twizy: inventez la mobilité !

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Le lendemain matin, le trajet dodo-boulot se fait par un itinéraire péri-citadin évitant soigneusement l’autoroute périphérique. Un tronçon sinueux permet de prendre la mesure des trains roulants de Twizy. Le centre de gravité, bas grâce au logement des batteries sous le plancher, permet d’aborder les virages avec plus de hardiesse, le volant demandant toujours un effort significatif. Le roulis est très bien maîtrisé, au prix d’un tarage dur des ressorts de suspension, ce qui rend le confort spartiate. En poussant encore plus, le comportement devient sous-vireur, un choix logique pour une enveloppe dynamique que peu d’acheteurs seront enclins à explorer. Si le comportement dynamique se fait maintenant plus familier, c’est le freinage qui m’incite encore une certaine retenue. Sans assistance, la pédale est dure, amplifiant la sensation de manque de mordant. En y mettant du muscle, on atteint facilement la limite de blocage des roues avant, issue probable en cas de freinage d’urgence et en l’absence d’ABS. C’est probablement le point le plus rédhibitoire pour un véhicule destiné à un usage citadin où les freinages réflexe sont fréquents.

En ville, on passe beaucoup de temps à attendre, et on s’ennuie ferme dans le Twizy, où il n’y a strictement rien à faire. Pas de radio à écouter (un pré-équipement incluant deux haut-parleurs pour baladeur est disponible en option), sauf répondre aux questions des quidams. Le capital sympathie du bidule est indéniable. Les fenêtres se baissent aux feux, les questions fusent. « C’est une électrique ? » « C’est sympa à rouler ? ». Sur la route, les enfants pointent l’ORNI du doigt, les adultes se retournent, difficile de passer inaperçu.  Renault a prévu deux espaces de rangement fermant à clef, un vide poche dans la planche de bord et un compartiment sous le siège passager que j’ai renoncé à tenter d’ouvrir. Les verrouillages paraissent symboliques, trop frêles pour y laisser un quelconque objet de valeur. Ainsi, pour aller faire mes courses, impossible de laisser un sac dans Twizy, ne fut-ce que pour quelques minutes. Certains scooters offrent des solutions de rangement plus crédibles

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Twizing in the rain

Le surlendemain, pluvieux et froid pour la saison, me livre un nouveau challenge, un de plus. Difficile de résister aux charmes du cocon douillet de mon Audi et de braver les éléments, d’autant plus que je ne sais pas trop à quoi m’attendre. Je relève le col de ma veste d’automne, me sangle dans les deux ceintures de sécurité, empile mes sacs sur le siège passager et m’engage sous une pluie fine. Avec une adhérence plus précaire, le sous-virage s’amplifie et calme toute ardeur, tandis que la pluie fine humidifie peu à peu le plancher en plastique autour de mon siège. La sacoche contenant mon ordinateur portable déposée sur le siège passager récolte des projections, mais sur le siège avant, je suis miraculeusement sec. Mieux loti que scooters et motards, mais loin du confort d’une vraie auto. Le grand pare-brise bénéficie d’un dégivrage, mais pour des températures hivernales, il faudrait avoir recours aux divers accessoires proposés par Renault pour garder les jambes au chaud. Renault a d’ailleurs présenté au salon de Paris 2012 une solution permettant le montage de fenêtres de protection en plastique transparent souple.

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Dans le parking sous-terrain, Twizy se parque facilement dans le moindre recoin, partageant avec aise une place avec une Twingo, un arrangement impossible avec une Smart ForTwo. Les dimensions ne sont pourtant pas si éloignées, l’impression visuelle étant faussée par l’étroitesse de la coque. La Smart ne rend que 36cm en longueur et 18 cm en largeur.

Nous avons mesuré une consommation moyenne de 109 Wh/km, rendement de charge inclus, un chiffre fortement tributaire du style de conduite, de la topographie et de la charge embarquée. Au tarif de 20 centimes par kWh, on peut ainsi rouler au coût énergétique de 2.17 CHF/km (1.4€/100km aux tarifs électriques français), soit à peu près l’équivalent financier de 1 litre de carburant aux 100km. Imbattable de ce point de vue. L’autonomie à ce rythme est d’une soixantaine de km, la charge complète dure moins de 4 heures sur une prise 220V conventionnelle.

Folie, génie ou lubie, le marché donnera raison ou tort à Renault d’avoir osé un concept aussi radicalement novateur. A un prix d’appel de 9600 CHF (11’700 dans la configuration essayée avec finition Technic et portes en élytre) auxquels il faut rajouter le leasing du pack de batteries (de 59 à 71 CHF par mois selon le kilométrage annuel et la durée choisis), Twizy est une citadine d’appoint au spectre d’utilisation limité. Plus sûr mais moins passe-partout qu’un scooter, un peu meilleur marché qu’une Smart d’entrée de gamme (13’900 CHF pour la version 61ch essence) mais incomparablement moins polyvalent également. L’achat coup de cœur est concevable, mais j’aurais aimé un Twizy un peu plus fun à conduire, avec de vrais freins, un moteur plus coupleux et des aspects pratiques améliorés. A défaut, mon choix s’orienterait sur une Smart ForTwo, pour sa plus grande polyvalence et adéquation avec le profil de mes trajets. Twizy, à vous d’inventer la mobilité qui va avec !

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