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Essai Audi RS3: cinq sur cinq

Le maintien des sièges Recaro RS est excellent, leur plus grand défaut étant peut-être un manque d’identité propre lié à leur présence ubiquitaire sur de nombreux modèles et marques différentes. Quelques propriétaires reportent par ailleurs que le cuir du placet a tendance à se détendre dans les premiers mois d’utilisation. L’assise du conducteur parait un peu élevée au premier abord, une sensation étonnante car la ceinture de caisse est haute. L’espace réservé aux passagers arrière est surprenant, avec un dossier certes un peu vertical, mais suffisamment de place aux genoux derrière les coques laquées noir des Recaro, et de garde au toit pour un adulte. Remarquable en regard du gabarit compact du Sportback, j’aimerais avoir autant de place à l’arrière de ma S5 Sportback de fonction. De quoi loger une famille et une quantité raisonnable de bagages, la RS3 convainc par ses aspects pratiques.

Audi RS3Audi RS3
Audi RS3

La boîte à double embrayage S-Tronic fait son travail avec compétence, délivrant la promesse de montées de rapports sans interruption du couple. Comme ses homologues sur d’autres modèles de la gamme ou du groupe VW, je la trouve occasionnellement un peu lente à réagir lorsqu’elle est prise à contre-pied, surtout à bas régime, mais dans l’ensemble, le verdict est positif, tant en termes d’agrément que de performances.

Audi RS3Audi RS3
Audi RS3

Le ronflement caractéristique du 5 cylindres  justifie peut-être à lui seul le choix d’une RS3 sur ses concurrentes (ou sa petite sœur S3), tant il donne du charme et de la personnalité à l’auto. Impossible de ne pas se remémorer une Audi Quattro S1 groupe B jaune et blanche attaquant avec la tel un grizzly les spéciales d’un rallye enneigé entre des rangées de conifères. Le 2.5L de la RS3 fait un écho mesuré à cet héritage sonore glorieux et terrifiant, la qualité primant sur la quantité. Audi aurait pu se permettre un crescendo un peu plus extraverti, peut-être plus métallique à haut régime. Sans nul doute, ce 5 en ligne relègue tous les 4 cylindres de ses concurrentes et beaucoup de 6 cylindres au rang de soliste de confessionnal. Dès 2500 t/min, l’indicateur de suralimentation dans le LCD central collé à la pleine échelle, le ronflement remplit l’habitacle, délicatement velouté.

Audi RS3

La poussée des 450 Nm est soutenue, constante, emmenant les 1630kg (mesurés par nos soins, avec 59.4% répartis sur l’essieu avant) de la Sportback-on-steroids avec célérité. Malgré le rapport poids-puissance très respectable de 4.79 kg/ch, on ne peut toutefois parler de férocité, ni dans les accélérations, ni dans la bande son. Il est plutôt ici question de raffinement et de contenance. Inutile de tirer les intermédiaires au-delà de 6000 tours, le 5 cylindres a de l’allonge mais les palettes de la boîte S-tronic sont une meilleure option. La consommation moyenne indiquée par l’ordinateur de bord affiche une moyenne globale de 11.4 L/100km et 15.3 L/100km pour notre parcours d’essai, des valeurs prédictibles en regard de la motorisation et du poids.

Audi RS3

Le comportement de la RS3 est redoutable d’efficacité, offrant une motricité sans faille et permettant ainsi de bûcheronner avec bonheur dans les enchaînements sinueux sans trop se soucier des conditions d’adhérence. On sent les roues intérieures chercher et trouver du grip pour tenir des appuis serrés. Le système Quattro, avec un différentiel central à lamelles piloté électroniquement de type Haldex, est efficace et limpide dans ces conditions de route sèche. Je n’ai pas constaté de sous-virage particulier, les limites d’adhérence se traduisant par une dérive progressive des quatre roues. Il est probable que la monte pneumatique plus large à l’avant qu’à l’arrière (235/35/19 contre 225/35/19) n’y est pas étrangère. Le poids demeure perceptible, avec la sensation d’un centre de gravité un peu élevé et d’une légère inertie en changement d’appui. Le train arrière contribue au placement de l’auto dans les virages abordé sur les freins, un dispositif puissant et mordant, mais dont l’assistance à la pédale est importante, comme de coutume chez Audi. Par égard pour l’auto et son propriétaire, je n’ai pas cherché à en cerner les limites.

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